L’Union des Etudiants Juifs de France portera Twitter au tribunal correctionnel

L’affaire des tweets jugés antisémites avec le hashtag #Unjuifmort n’est pas terminée. Au contraire, elle monte d’un cran et voit la société Twitter, et son président, convoqués au Tribunal Correctionnel après une plainte de l’UEJF.

Le 24 janvier dernier, la justice française tranchait en faveur de l’UEJF et demandait au réseau social de permettre une identification des auteurs de ces tweets antisémites. Mais, selon l’Union des Etudiants Juifs de France, la société n’aurait pas obtempéré. L’association a donc décidé de porter la chose au tribunal correctionnel et d’attaquer Twitter au pénal.

Pour Jonathan Hayoun, président de l’UEJF, « Twitter joue la carte de l’indifférence » estimant que les responsables de la société « ne se sont aucunement exécutés. » Pour lui, « En protégeant l’anonymat des auteurs de ces tweets, ils se rendent complices et offrent un boulevard aux racistes et aux antisémites ».

Toutefois, l’UEJF pourrait être montée d’un cran bien trop vite. Selon la société Twitter, basée aux Etats-Unis, la décision du Tribunal de Grande Instance de Paris leur est parvenue « il y a quelques jours » ce qui expliquerait, en partie, pourquoi la société ne s’est pas encore occupée de l’affaire. De plus, selon la loi française, la société a 15 jours, à partir du moment de la notification de la décision, pour faire appel. C’est d’ailleurs son intention.

Il se pourrait donc que deux procédures s’enchevêtrent. Quoiqu’il en soit, la citation à comparaître devant le tribunal correctionnel a été déposée hier, mercredi 20 mars. L’UEJF demande près de 38,5 millions d’euros de dommages et intérêt. Une somme que l’association s’engagerait à reverser au Mémorial de la Shoah, un engagement spécifié dans la citation à comparaître elle-même.

Pour Twitter, l’UEJF vise surtout à faire scandale. « Comme le démontre l'action en justice d'aujourd'hui [mercredi, ndlr], ils sont malheureusement plus intéressés par les grandes envolées que par la façon de trouver la procédure internationale adéquate pour obtenir les informations demandées » » et estime que le retard dans la notification de la décision du TGI de Paris est due à une action délibérée de l’association.

« Nous aurions fait appel plus tôt si l'UEJF n'avait pas délibérément mis autant de temps à traiter la décision » a déclaré le site de micro-blogging.