Antisémitisme et microblogging : Twitter n’aurait fait que « cacher » les tweets

Twitter aurait-il menti sur la suppression des tweets antisémites avec le hashtag #unbonjuif  et #unjuifmort ? C’est ce qu’estime l’Union des Etudiants Juifs de France qui dépose une nouvelle plainte contre le site qui aurait seulement filtré ces messages.

L’UEJF a porté plusieurs fois le site de microblogging devant le tribunal à cause de tweets antisémites. Déjà en janvier, le tribunal de Grande Instance (TGI) de Paris condamnait Twitter et demandait l’identification de ces messages antisémites. Puis, en mars, l’UEJF annonçait une nouvelle plainte, au tribunal correctionnel cette fois-ci.

L’affaire aurait pu en rester là, avec les divers appels de l’une et l’autre partie, mais ce n’est pas le cas. L’UEJF, de plus en plus encline à surfer sur la vague médiatique de cette affaire, vient d’annoncer qu’une nouvelle procédure a été engagée. Les tweets seraient en effet encore présents sur le site. Ils ont juste été « cachés » aux utilisateurs français.

Rien de plus simple pour le site Twitter que de filtrer des messages par nationalité du compte. C’est ce qu’ont remarqué l’UEJF et l’AIPJ (Action Internationale Pour la Justice) qui ont vu réapparaître ces messages marqués du hashtag #unbonjuif ou #unjuifmort une fois la nationalité du compte modifiée, un simple paramètre à changer dans le profil.

« A l'occasion d'un procès-verbal de constat établi pour les besoins de la procédure de référé, les associations requérantes viennent de découvrir avec stupéfaction et un profond dégoût que la société Twitter avait menti au juge des référés et aux médias en affirmant avoir rendu inaccessibles les tweets en cause » annonce le communiqué de l’UEJF.

Dick Costolo, PDG de Twitter, se retrouve donc sous le coup d’une plainte, avec des chefs d’accusation graves, mais étonnants : « injure raciale », « diffamation raciale », « provocation publique à la discrimination, à la haine où à la violence à l’encontre des juifs ». On pourrait presque croire que c’est M. Costolo lui-même qui a écrit ces tweets…

Mais il reste une zone d’ombre : Twitter a-t-il « menti » au juge en indiquant la suppression de ces tweets ou y a-t-il eu un jeu de mots de la part du site qui aurait pu simplement « rendre inaccessibles » les tweets pour les comptes français ?