Plus qu'une escroquerie, le Dr Farid Alsaïd avait mis en place un système dangereux. Un château de cartes qui s'est effondré après sept ans de procès.
Le Dr Farid Alsaïd a été condamné à 4 ans de prison dont 18 mois de sursis. Interdit d'exercer sa profession médicale, il devra également verser 2,7 millions d'euros de dommages et intérêts aux Caisses primaires d’assurance maladie (Cpam) de Lille-Douai, du Hainaut, de l’Aisne, ainsi qu’à la Caisse nationale, la Cnam.
Escroquerie de haut vol
Le médecin est coupable d'un tas de pratiques frauduleuses dans 5 cabinets illégaux du nord de la France, dans de petites villes déshéritées à la « population vulnérable », entre 2006 et 2007.
On compte parmi les escroqueries le « recours à la téléradiologie au rabais avec un personnel sans qualification», le «délaissement de la sécurité» et la «multiplication sans fondement médical d’actes de radiologie».
Ces radios étaient effectuées par des jeunes femmes sans qualifications. Au final, des tumeurs qui n'ont pas été repérées, des radios dangereuses pour les nourrissons, des fractures non-décelées.
La radiologie était également le terrain de facturations frauduleuses. Le médecin doublait régulièrement les demandes de radios, en prescrivant les deux poignets au lieu d'un seul par exemple. D'après les caisses d'assurance maladie, ce sont près d'un millier d'actes qui n'auraient pas dû être signés.
Sévère mais juste
Le radiologue s'était rendu à la police française en juin 2009, après avoir fui en Syrie début 2008 lors de l'ouverture de l'enquête pour escroquerie.
Lors de son procès, le 9 avril, le médecin avait reconnu avoir utilisé les cartes professionnelles de médecins belges qui effectuaient des vacations ponctuelles dans ses cabinets.
L'avocat des Caisses primaires d'assurance maladie (CPAM) de Lille-Douai, du Hainaut, de l'Aisne, ainsi que de la Cnam (parties civiles dans ce procès) a qualifié la décision du tribunal de « juste et sévère ». Me Hisbergues s’attend néanmoins à un appel.
