Le procès en appel de Carlos s’ouvre aujourd’hui

Le procès en appel d'Illitch Ramirez Sanchez, surnommé Carlos, s'ouvre ce lundi 13 mai. L'homme est accusé d'avoir perpétré quatre attentats en France dans les années 80. Il avait été condamné à perpétuité en 2011.

 

 

Une Cour d'assises a été spécialement composée pour le procès en appel de Carlos. Au début des années 80, le plus connu des terroristes internationaux avait fait 11 morts et 150 blessés au cours de quatre attentats. Christina Fröhlich, une allemande de 70 ans, doit également être rejugée pour l'un d'eux. Elle avait été acquittée en première instance.

Les attentats dont répond sont ceux du 29 mars 1982 contre le train Capitole Paris-Toulouse, du 22 avril 1982 rue Marbeuf à Paris devant le siège du journal El Watan, et du 31 décembre 1983 dans un TGV près de Tain-l'Hermitage et à la gare Saint-Charles de Marseille. En 1975, il avait également enlevé onze ministres de l'OPEP à Vienne.

Mais l'époque où Carlos inspirait la peur est révolue. Le Vénézuélien, aujourd'hui âgé de 63 ans, s'adonne à de longs discours faisant l'apologie de Saddam Hussein ou encore une critique de la qualité du pain en maison d'arrêt, mais se refuse à répondre aux question d'Olivier Leurent, président d'assises en charge du dossier.

Si Carlos a bien peu de chances de recouvrir la liberté à moyen terme, son souhait est avant tout d'être transféré au Venezuela. Feu Hugo Chavez lui avait affiché son soutien en 2011, déclarant qu'il était le « digne héritier des plus grandes luttes pour les peuples ».

L'arrivée au gouvernement de Nicolas Maduro rend l'extradition encore plus hors de portée. Les fonds à cette intention sont bloqués. Si bien que Carlos dénonce un « sabotage »  de sa défense par une partie des responsables de son pays d'origine qui refuseraient d'en assurer les frais.

Entre longues tirades enflammées et crises de nerfs, le procès promet d'être mouvementé. L'avocat de Carlos admet d'ailleurs que « c'est un personnage imprévisible, explosif, on marche toujours sur des œufs, même en le connaissant ». Il est actuellement gardé à la maison d'arrêt de Poissy, dans les Yvelines.
Le verdict de cet appel du « révolutionnaire professionnel », représenté par quinze avocats de différentes nationalités, est attendu le 26 juin.