Le 15 mai, une peine de 1 an de prison a été prononcée par un tribunal du Bahreïn, royaume d'Asie occidentale voisin de l'Arabie Saoudite, pour chacun des utilisateurs de Twitter soupçonnés d'avoir insulté le Roi Hamad bin Isa Al-Khalifa sur le site de micro-blogging.
D'après l'agence d'informations officielle du gouvernement du Bahreïn, Etat du Golfe Persique, les suspects, arrêtés en mars dernier, ont été jugés coupables de cinq chefs d'inculpation différents « en lien avec l'abus de la liberté d'expression et diffamant Sa Majesté le roi sur Twitter ».
C'est l'association de presse du Bahreïn, établie à Londres, qui révèle l'identité des condamnés pour insulte au roi sur Twitter : l'avocat Mahdi Al-Basri, Mahmood Al-Jamri, Mohsen Abdali, Hassan Abdali et Ammar Al-Aali. Dans le même temps, l'association déclarait : « considérons ces condamnations comme des peines injustes qui violent le droit à la liberté d'expression ».
A l'annonce de cette condamnation, la Société des jeunes pour les Droits de l'Homme au Bahreïn (BYSHR pour Bahrain Youth Society for Human Rights, en anglais) a demandé plusieurs choses : « la libération immédiate de ceux qui ont été arrêtés, au nom de la liberté d'opinion et d'expression et d'abandonner toutes les charges retenues contre eux ; de mettre fin aux restrictions contre les médias sociaux au Bahreïn » Enfin, l'association attend que la libre circulation des informations sur Internet soit respectée et rejette cette censure.
La condamnation, prononcée par l'une des cours pénales du Bahreïn, a suscité de vives réactions en ligne. Certains la voient comme une menace pour réduire au silence les opposants politiques : « @FreedomPrayers : L'an dernier, des utilisateurs de Twitter ont été condamnés à 6 mois. Cette année, les enchères sont montées à 1an. Si seulement les autres ne l'avaient pas fermée, la prochaine fois ce sera 5 ans. #Bahreïn », peut-on lire sur Twitter.
D'autres twittos, d'humeur à défier le pouvoir à la tête du Bahreïn, vont plus loin : « @marcowenjones: Ils ne pourraient pas arrêter tout le monde s'ils insultaient tous le roi sur Twitter. Ou ils pourraient…? #Bahreïn », lancent-ils.
Ce n'est pas la première fois que des twittos de l'opposition font face à la justice du Bahreïn pour des motifs similaires ou semblables. Dans ce pays, la liberté d'opinion et d'expression est souvent mise à mal.