Ouverture du procès « hors normes » du « Madoff de l’Essonne »

Depuis le mercredi 22 mai se joue au tribunal de grande instance d'Evry le procès de François Gibiot, rebaptisé « le Madoff de l'Essonne ». En 13 ans, cet ancien employé de banque de 60 ans a escroqué une quarantaine de personnes et a amassé 7 millions d'euros.

Alors que Bernard Madoff croupit depuis 2009 en prison et ce, pour cent quarante-six autres années, son homologue français, François Gibiot est jugé actuellement au tribunal de grande d'instance d'Evry.

Depuis le début des années 2000, cet ancien employé d'une agence bancaire basée à Savigny-sur-Orge (dans le département de l'Essonne en région parisienne), usait de la technique de « Ponzi » pour escroquer ses clients : il leur suggérait de faux placements à des taux défiant toute concurrence. Le financement de ces placements était assuré par les sommes que lui confiaient ses victimes.Une méthode que son prédécesseur, l'américain Madoff, avait lui-même employée.

Gibiot n'a pas démenti les faits dont il était accusé. L'argent de ses anciens clients, censés rembourser ses dettes lui avait vite monté à la tête, à tel point qu'il a rapidement été pris dans un « engrenage infernal » selon ses dires : « Je ne cherchais pas à prendre de l'argent pour moi-même. Ce n'était pas mon intention première. C'est vrai, je flambais, j'avais beaucoup d'argent, voilà je faisais plaisir à tout le monde. »

Les sommes perçues ont servi à rembourser le prêt contracté avec son épouse pour acquérir un appartement au bord de la mer mais aussi à payer les maisons de ses maîtresses. Une double vie que personne ne soupçonnait : « Je me suis inventé un personnage pendant toutes ces années ,  [ j'ai] pété les plombs », a-t-il admis. Il avait assuré à l'une de ses amantes faire partie des cinquante plus grandes fortunes de France.

Les excuses qu'il a présentées à la barre ont été accueillies avec sarcasme par les plaignants.

Selon les juges, les victimes ne seront pas remboursées : « Les victimes ne se font pas beaucoup d'illusions, enfin j'espère pour elles ».

Une nouvelle difficile à entendre, d'autant plus que certaines d'entre elles y ont laissé plusieurs centaines de milliers d'euros.