Le géant pétrolier Total France s'est acquitté d'une somme de 400 millions de dollars pour éviter une comparution aux États-Unis mais pourrait encore se rendre au tribunal en France. Le groupe est accusé d'avoir conclu des contrats frauduleux en Iran pour l'acquisition de droits lui permettant d'exploiter les ressources pétrolifères et gazières du pays entre 1990 et 2000.
Si Christophe de Margerie a évité le prétoire américain, il n'est pas sauf pour autant. Le patron de Total France, anciennement à la tête du Total Moyen-Orient, est sous la menace d'un procès en France.
Déjà mis en examen en 2007 pour « corruption d'agents publics étrangers et abus de biens sociaux » lors de la conclusion d'un contrat avec la société iranienne NIOC, la réquisition du parquet de Paris, pour que cette affaire fasse l'objet d'un procès, pourrait lui valoir une comparution au tribunal correctionnel.
Le montant des actes frauduleux s'élèveraient à 60 millions de dollars. Une somme versée par les dirigeants du géant pétrolier et destinée à corrompre des acteurs iraniens. Selon la SEC, la Commission américaine des opérations de Bourse, Total a payé « 60 millions de dollars de pots-de-vin à des personnes servant d’intermédiaires avec un responsable gouvernemental iranien qui a usé de son influence pour aider le groupe à obtenir d’importants contrats pour développer des champs pétrolifères et gaziers en Iran ».
Résultat des courses : Total a pu amasser « 150 millions de dollars de bénéfices grâce à ce système ».
Afin de mettre un terme aux poursuites aux États-Unis, le groupe a dû se délester de 400 millions de dollars dont 153 millions versés à la SEC et 245,2 millions au département américain de la Justice.