Les actifs du groupe sidérurgique italien Riva saisis pour urgence sanitaire

La justice italienne s'est emparée de 8,1 milliards d'euros à la suite des poursuites entamées contre Riva Fire, holding propriétaire du complexe sidérurgique de Ilva, à proximité de Tarente. En cause, la pollution de l'usine et les risques sanitaires qui en ont découlé.

En Italie, c'est presque une première. En tout cas, c'est une saisie record qui a pour but de palier les problèmes environnementaux et sanitaires issus d'une mauvaise gestion de l'usine et de la non conformité des équipements et de la sécurité.

Ilva, principal site de sidérurgie en Italie, était dans la ligne de mire des autorités depuis des années car les plaintes se multipliaient. Mais rien, à par des rappels à l'ordre, n'avait été réellement engagé à son égard. C'est désormais chose faite.

Le président et le directeur général de la holding Riva Fire ont tous deux présenté leur démission à la suite de cette saisie justifiée par l'avantage économique obtenu par la compagnie sans égard des populations voisines. Patrizia Todisco, procureur de Tarente, a mis en évidence plusieurs manquements lors de son enquête durée plusieurs mois.

La famille Riva est accusée de détournements de fonds, ces mêmes fonds destinés à la mise aux normes des infrastructures. L'usine de Ilva avait été reprise en 1995 et est aujourd'hui l'un des sites les plus polluants d'Europe. A tel point que la végétation à proximité est rongée par les émanations toxiques et les déchets en tous genres.

Mais le site pourrait malgré tout continuer de fonctionner car il représente à lui seul 67 % de la consommation italienne en produits plats. L4industrie automobile puise, dans cette production, 25 % de ses produits.

Enrico Letta, nouveau premier ministre italien, aura donc la lourde charge de choisir : la fermeture du site et un désastre économique ou bien le maintien de la production et un désastre écologique.