Le procès d'une allemande et des deux françaises manifestant seins nus le 29 mai à Tunis (Tunisie) s'est ouvert au matin du mercredi 5 juin. Une foule comprenant une dizaine de personnes attendaient devant le palais de Justice pour exprimer leur colère contre les Fermen.
« Comment peux-tu défendre ces femmes-là? Tu n'es pas Tunisien, tu n'es pas musulman, tu n'as pas de femme, de fille » criait un manifestant à l'encontre d'un avocat défendant les activistes. La défense se qualifie pourtant comme optimiste bien que les manifestantes menacées d'une peine de prison, suscitaient une réelle controverse dans le pays.
Les jeunes manifestantes ont fait leur apparition dans le palais entièrement habillées avec le voile traditionnel tunisien. Un représentant du Femen Patrick Klugman a fait spécialement le déplacement afin de représenter les manifestantes et leurs familles.
Dans le cadre de leur soutien pour Amina Shouï, une activiste tunisienne détenue depuis le 19 mai, pour avoir manifesté contre un rassemblement du groupe salafiste et djihadiste Ansar al-charian, les trois jeunes manifestantes Femen ont manifesté à leur tour les seins nus.Pour cet acte, le parquet a accusé les trois jeunes femmes de débauche, les trois activistes risquent actuellement une peine de six mois de prison ferme.
Selon Patrick Klugman, « On reproche au Femen d'avoir commis un acte de débauche or l'infraction n'est pas constituée ni matériellement ni intellectuellement. Leur corps n'est pas un objet d'exhibition pour séduire mais un message politique […] qui est contraire à la débauche ».
Mardi les autorités tunisiennes ont arrêté dans un hôtel une jeune manifestante ukrainienne qui a ensuite été expulsé. Le parti Ennahda n'a fait aucun commentaire sur les derniers événements. Aujourd'hui en Tunisie la législation ne garantit pas l'égalité des sexes.