Affaire Tapie : le PDG d’Orange Stéphane Richard et l’ancien dirigeant du CDR placés en garde à vue

Lundi 10 juin, Stéphane Richard, le PDG d’Orange et ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde a été auditionné au sujet de son rôle dans l’affaire Tapie et mis en garde à vue. Au même titre que l’ancien patron du Consortium de réalisation (CDR), Jean-François Rocchi.

Stéphane Richard a été placé en garde à vue dans le cadre de l’affaire Tapie. En son absence, c'est M. Pellissier, son directeur général délégué, qui a ses pouvoirs pour faire fonctionner Orange. « La garde à vue est une mesure usuelle dans une affaire complexe comme celle-ci », informe un porte-parole de l'opérateur.

Le PDG d’Orange et ex-directeur de cabinet de Christine Lagarde lorsqu’elle était ministre de l’Economie (2007-2011), a été entendu par la brigade financière le 10 juin au matin. Il s'agit d'avoir sa version sur son rôle au ministère de l'Economie en 2007 dans le recours au tribunal arbitral pour trancher le contentieux entre Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais. Les juges d'instruction du pôle financier de Paris vont étudier plus précisément le mode de désignation des juges-arbitres et la décision du gouvernement de ne pas contester cet arbitrage malgré des soupçons d'irrégularité.

En juillet 2008, l'homme d'affaires avait empoché 403 millions d’euros d'indemnités.

Jean-François Rocchi, l’ancien patron du Consortium de réalisation (CDR), la structure créée pour purger le passif du Crédit Lyonnais, est aussi en garde à vue.

Fin mai, un rebondissement dans l'enquête révélait l'escroquerie en bande organisée du trbunal arbitral qui valait à l'un des juges-arbitres, Pierre Estoup, une mise en examen.

Il y a quelques jours, Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, annonçait : « Si Stéphane Richard est mis en examen, il lui sera difficile de rester. Jérôme Cahuzac a démissionné alors qu’il n'était pas mis en examen. Nous devons être exemplaires, ministres et patrons de grandes entreprises publiques ». Stéphane Richard, lui, s'est montré serein. « J’ai eu l’assurance de François Hollande que je resterai à mon poste », déclarait-il au Monde.

Vers une démission de Stéphane Richard ?