PRISM: Quand un nuage en cache toujours un autre

Suite au scandale PRISM, le vendredi 19 juillet 2013, la commissaire européenne à la Justice, Viviane Reding, a émis sa volonté de protéger les données personnelles des citoyens européens. En effet, le 6 juin 2013, avec les révélations d'Edward Snowden à propos du programme de surveillance électronique américain, l'Europe s'est sentie mis à nue.

Véritable découverte ? Surprise feinte ? Après tout, dans le fond, personne n'est vraiment étonnée par l'affaire PRISM. Le voile est tombé mais avec tout un marché économique risque de s'écrouler aussi. Pour le moment, l'Europe cherche surtout à protéger ses citoyens de l'intrusion dans leurs données personnelles par les Etats-Unis.

PRISM : n'est-il pas trop tard pour cacher les données personnelles ?

Tout le monde se sent comme « violé » avec l'histoire du Prism mais après tout, quand on met sa vie sur Internet pourquoi jouer les offusqués ? La vraie différence : les Etats-Unis ont récolté ces données sans autorisations. Les faits ont été révélés par deux périodiques The Guardian et The Washington Post grâce aux dénonciations d'Edward Snowden, ex-consultant à la NSA, le 6 juin 2013.

A l'origine, les Etats-Unis ont demandé de la mise en place du programme PRISM pour se défendre de toutes attaques extérieures. En effet, tout remonte au 22 août 2008 où la Cour américaine de révision compétente en matière de surveillance des communications étrangères a été saisie après une première demande d'un opérateur étranger qui était surpris de voir les autorités américaines lui demander un accès aux communications. Elle rejette le recours et autorise l'accès en invoquant la protection nationale.

Le Cloud mis en danger

Le problème issus de cette affaire est que le PRISM vit grâce au volontariat des sociétés américaines. Elles se défendent d'ailleurs de respecter plusieurs degrés de protection. Pour les grandes firmes comme Apple, Google, Facebook et Amazone, il s'agit de leur économie qui est mise à mal puisqu'elles vivent en partie de la gestion et du commerce des données personnes. Ce système  se nomme le « Cloud » : « un mode de traitement des données d'un client, dont l'exploitation s'effectue par l'internet, sous la forme de services fournis par un prestataire ».

Dans l'affaire du PRISM, la société a surtout été choquée de voir que les entreprises américaines étaient obligées de communiquer leurs données privées de leurs clients aux autorités compétentes. Le résultat est indéniable : les entreprises américaines ont perdu la confiance des ressortissants européens. Ne se sentant plus en sécurité, les entreprises de l'Union Européenne se tournent vers les services en ligne dont les serveurs sont implantés chez eux. Les enjeux économiques sont donc de taille : les entreprises américaines n'étant plus sur le marché, en Europe toutes se battent pour décrocher les meilleurs contrats, et surtout les tentions dans relations commerciales entre les Etats-Unis et la France, dans le cas présent, peuvent influencer les négociations sur l'accord de libre-échange. Et cette réaction risque de s'étendre à tous les pays de la communauté européenne.