Le procès d’Alexeï Navalny s’apparente-t-il à un procès nazi ?

L'épilogue de l'affaire du premier opposant russe à Vladimir Poutine a eu lieu le vendredi 19 juillet au tribunal de Kirov à 900 kilomètres de Moscou. Comme c'était à prévoir, le « Mandela russe », la « bête noire du Kremlin », a été condamné à 5 ans de camp pour détournement de fonds d'une exploitation forestière publique. Le comité international, déçu et inquiet, a dénoncé un « procès politique » et une justice russe défaillante car dépendante. Le procès d'Alexeï Navalny n'était-il qu'une reproduction des procès staliniens et nazis de l'époque ?

5 ans de camp. C'est la sentence que le tribunal de Kirov a prononcé à l'encontre d'Alexeï Navalny, avocat, candidat aux prochaines élections municipales de Moscou et surtout ennemi numéro un de Vladimir Poutine depuis 2011, année des législatives.

Alexeï Navalvy, ennemi numéro un de Poutine

 , remportées par le parti du président russe, Russie Unie. Dès lors, il était apparu comme le chef de file des protestataires.

Très vite, Navalny est sous le joug de multiples procédures judiciaires, pour escroquerie et détournement de fonds notamment. Ses sympathisants y voient une pression du gouvernement pour faire tomber la figure emblématique de l'anti-corruption.

Et le gouvernement pourrait avoir réussi. Ce vendredi 19 juillet, les tribunaux de Kirov ont reconnu le « Mandela Russe » coupable de détournement de fonds d'une exploitation forestière publique d'une valeur de 400.000 euros ( 16 millions de rouble).

D'abord placé en détention après le verdict, le juge a fini par remettre le prévenu en liberté. Jusqu'à la procédure d'appel, dont la date n'a pas encore été fixée, Navalny sera apte à mener sa campagne pour les élections de la mairie de Moscou prévues pour le 8 septembre.

Un procès nazi ?

À l'étranger, c'est la consternation. De part et d'autre, on s'accorde pour dire que la condamnation de la « bête noire du Kremlin » est «politique». On juge le procès répressif et assez similaire aux procédures staliniennes ou nazies.

Catherine Ashton, garante de la diplomatie européenne, s'est interrogé sur l'état de droit de la Russie au terme du procès.

En Allemagne, on estime que la sentence est « disproportionnée par rapport au crime ». En Grande-Bretagne, le ministre des Affaires étrangères, William Hague, « appelle le gouvernement russe à respecter pleinement les principes de justice et à s'assurer que la loi soit appliquée de manière non discriminatoire et proportionnée ».

Et selon l'ancien président soviétique, Mikhaïl Gorbatchev, la condamnation de Navalny montre que la justice russe n'est pas indépendante.

Il ne reste donc qu'un seul espoir, une révision de peine en cour d'appel.