Turquie : le procès du réseau criminel Ergenekon ne met pas tout le monde d’accord

Depuis plus de quatre ans, le procès Ergenekon suscite des réactions en Turquie. Ce réseau criminel serait composé d’un bon nombre de membres de l’Etat turc, tant civils que militaires. 

L’objectif premier de l’organisation était de renverser le premier ministre islamiste (AKP) Recep Tayyip Erdogan. Le procès qui en a découlé a concerné 275 personnes dont beaucoup de généraux et journalistes qui ont été emprisonné dès 2007.

Le 5 août dernier, de lourdes peines ont été prononcées et 16 personnes ont été condamnés à l’incarcération à vie.

Les avis sont partagés quant à cette décision. Le site indépendant T24 estiment que les peines sont justes :  » des personnes semblaient chercher à créer les conditions d'un coup d'Etat. Elles avaient organisé des actions légales (par exemple des manifestations appelant l'armée « à faire son devoir ») et illégales (comme l'assassinat de missionnaires chrétiens à Malatya en avril 2007, la création de caches d'armes ou encore l'attentat contre le Conseil d'Etat en 2006) ».
« Il s'agit évidemment là de crimes graves qui méritaient d'être jugés » poursuit Engin, créateur du site indépendant.

Selon certains, ce procès n’est autre qu’ « une revanche politique du gouvernement AKP ».

Zülfü Livanelli, chanteur et écrivain turc dénonce également un verdict « qui a frappé bon nombre d'innocents, condamnés sur base de témoignages anonymes et d'affirmations jamais prouvées » mais « espère que les juges de la Cour de cassation rétabliront la justice ».