Projet de loi pénale : le clash Valls-Taubira continue

Le projet de loi concernant la remise en liberté de dizaine de milliers de prisonniers, fait encore débat. En effet, Manuel Valls ministre de l’intérieur est passé à la vitesse supérieure quant à sa ferme opposition à cette loi  en écrivant à François Hollande.

Il demande l’arbitrage de celui-ci et attire l’attention du président sur une certaine « clarification d’orientation politiques ».

Dans une lettre dévoilée par le Monde, Manuel Valls ecrit « «La quasi-totalité des dispositions de ce texte a fait l'objet de discussions, voire d'oppositions du ministère de l'Intérieur» et ajoute « Ainsi, compte tenu de la sensibilité de ce sujet et des enjeux entourant la réforme pénale, je souhaite à ce stade que nous définissions collectivement les principes directeurs de cette réforme, autant que les modalités de son déploiement.»

Les avis des politiques sur cette nouvelle loi sont très partagés.  Pour Eric Ciotti, député UMP, François Hollande doit choisir l’un des deux ministres. Il estime que «le projet de Mme Taubira est extraordinairement dangereux», porté par «une logique qui refuse toute forme de sanction» et «qui veut remettre en liberté des dizaines de milliers de prisonniers». Il ajoute «soit c'est la ligne Valls qui domine, je le souhaite. Soit c'est la ligne catastrophique Taubira».

Le sénateur UMP des Hauts-de-Seine, Roger Karoutchi  s’est aussi exprimé face à cette nouvelle divergence, comparant la situation actuelle avec  le point de vue entre Geneviève Fioraso, la ministre de l'Enseignement supérieur et Manuel Valls, le ministre de l'Intérieur, sur le port du voile dans les universités.

Frédéric Lefebvre,  député UMP a réclamé au président de la République «l'organisation d'un vrai débat sur la prison». Il proposera à l'Assemblée une proposition de lois pour «vider les prisons». «L'opposition doit proposer et ne pas se contenter de critiquer sur un sujet essentiel pour la France de 2025 à laquelle le gouvernement entend réfléchir».