Fondation Lejeune/CSA : de jeunes trisomiques déposent un recours au Conseil d’État

Six personnes trisomiques ont récemment déposé un recours au Conseil d’État afin d’annuler un avis du CSA interdisant la diffusion d’une vidéo réalisée entre autres par la Fondation Lejeune et montrant de jeunes enfants trisomiques dire merci à la vie.

« Dear future mom » ne plait pas au CSA

L’affaire commence lorsque la Fondation Lejeune, présidée par Jean-Marie le Méné, décide de réaliser une vidéo avec d’autres associations dans le cadre de la journée mondiale de la trisomie 2014. Intitulée « Dear future mom », cette vidéo met en scène plusieurs jeunes trisomiques de différents pays qui s’adressent à leur mère. La vidéo se veut réaliste et les enfants préviennent que « parfois, ce sera difficile, très difficile, presque impossible ». Ils affirment tous être heureux, leur maladie ne constituant pas un obstacle à leur bonheur.

La vidéo fait un tabac : pas moins de 5,5 millions de vues sur Youtube, des diffusions sur TF1, M6 et D8, une mention de Matteo Renzi, Premier ministre Italien, et enfin une récompense à Cannes.

La surprise est donc de taille lorsque le CSA ou conseil supérieur de l’audiovisuel adresse des remontrances aux chaines de télévision ayant diffusé la vidéo, cela parce qu’elle n’était pas susceptible de provoquer « l’adhésion spontanée » des téléspectateurs. Autrement dit, cela pouvait heurter la sensibilité des téléspectateurs. Aucun autre détail ne sera communiqué.

La Fondation Lejeune réagit et 6 jeunes trisomiques répliquent

Les réactions sont immédiates et la Fondation Lejeune se fend rapidement d’un communiqué dans lequel elle exprime son incompréhension devant un tel rapport. Le député des Yvelines, Jean-Frédéric Poisson, publie également une lettre ouverte au CSA dans le Figaro, lettre dans laquelle il affirme que cette décision du CSA est « carrément à côté de la plaque ».

Aujourd’hui, ce sont 6 jeunes trisomiques qui ont décidé de prendre les choses en main. Ils se déclarent choqués par la décision du CSA et comptent bien se faire entendre. Ceux-ci ont annoncé avoir déposé un recours devant le Conseil d’État pour faire annuler la décision du CSA, la jugeant discriminatoire. Ils précisent finalement demander « le droit d’être des citoyens à part entière (…), de pouvoir être vus et entendus sans être stigmatisés encore et toujours ».