Les écoutes de Nicolas Sarkozy jugées recevables

                Jeudi 7 mai, nous avons pu assister à un nouveau rebondissement dans l’affaire dite des écoutes de Nicolas Sarkozy. La Cour d’appel de Paris a validé la procédure ayant mené à la mise en examen, après des écoutes téléphoniques, de l’ex chef de l’Etat, de son avocat Thierry Herzog et de l’ancien haut magistrat, Gilbert Azibert.

 

 

Des soupçons de trafic d’influence

 

                Revenons quelques instants sur l’affaire. Nicolas Sarkozy est mis en examen pour corruption active, trafic d’influence actif et recel de violation du secret professionnel. L’ex-président français est soupçonné d’avoir, en 2014, sollicité l’aide du haut magistrat Gilbert Azibert, par l’intermédiaire de son avocat Thierry Herzog, afin qu’il influe sur une décision de la Cour de cassation dans l’affaire Bettencourt. Afin de lui rendre la pareille, Nicolas Sarkozy aurait promis de faire jouer ses relations pour que le magistrat obtienne un poste prestigieux à Monaco.

 

Cette affaire trouve son origine dans des conversations téléphoniques entre le chef de l’UMP et son avocat. Ces écoutes téléphoniques ont eu lieu dans le cadre d’une autre enquête sur le financement libyen présumé de la campagne présidentielle de 2007. Les conversations suspectes avaient alors étaient signalées au parquet financier qui a immédiatement ouvert une information judiciaire.

                                                          

Nul doute que la décision qui vient d’être rendue par la chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Paris ne sera pas seulement analysée sous un angle judiciaire mais aussi par le prisme de la politique. A titre d’exemple rappelons les déclarations de Nicolas Sarkozy lors de son placement en garde à vue en juillet 2014 ou il dénonçait « une volonté de m’humilier publiquement ».

 

L’affaire part en cassation

 

                « Nous allons immédiatement former un pourvoi en cassation contre cette décision qui d’ailleurs est non seulement critiquable au regard du droit mais également des principes dégagés par la Cour européenne des droits de l’homme » a déclaré l’avocat de la défense, Me Paul-Albert Iweins, après que la décision de la Cour d’appel de Paris ait été rendue publique. « Le combat pour le secret des communications entre un avocat et son client n’est pas simplement le combat de Thierry Herzog, c’est le combat de tous les avocats, et il va se poursuivre avec la même ardeur et la même énergie » a-t-il ajouté.

 

L’enquête devrait donc reprendre est risque d’être renvoyée en correctionnelle ce qui pourrait être fatal pour celui qui parait de plus en plus désireux de prendre sa revanche sur François Hollande en 2017. Mais ce qui est le plus probable est que les juges attendront la décision de la Cour de cassation qui peut d’ailleurs être rendue rapidement, d’ici trois mois.

 

 

                Cela ne fait aucun doute que cette affaire aura des conséquences politiques. S’il est reconnu coupable, Nicolas Sarkozy pourrait se voir infliger une peine d’inéligibilité qui l’empêcherait de prendre part à la course pour l’Elysée en 2017. Si la Cour de cassation décide de casser l’arrêt de la Cour d’appel, le président de l’UMP aurait alors toutes les raisons de dénoncer une magouille politique visant à le mettre hors d’état de nuire.