Mardi 3 novembre, s’ouvre le procès du majordome de la milliardaire Ingrid Bettencourt ainsi que Mediapart, Le Point et plusieurs journalistes, au tribunal correctionnel de Bordeaux. Il s’agit cette fois, pour le quatrième et dernier procès, de « détention et diffusion de documents portant atteinte à l’intimité de la vie privée ».
Pascal Bonnefoy, majordome au service de l’héritière du groupe L’Oréal depuis 1989, a enregistré des conversations entre sa patronne et ses proches pendant près d’un an, entre le 25 mai 2009 et le 11 mai 2010 à l’aide d’un dictaphone placé sous le fauteuil qu’elle occupait. Ces quelques 28 disques compacts, d’une qualité audio très médiocre, permettent de mieux comprendre les relations de la maîtresse de maison avec ses proches. François-Marie Banier, son ami photographe, ou encore Patrice de Maistre qui était supposé gérer la fortune de son hôte, il y a en tout huit des dix accusés qui ont été condamnés le 29 mai, suite à la diffusion de ces enregistrements et bien sûr suite à l’enquête. On peut aussi entendre comment s’est organisé le financement de partis politiques, l’évasion fiscale ou encore des bribes de discussions en rapport avec l’Elysée ou le monde judiciaire, avec notamment Philippe Courroye, le procureur de Nanterre.
La diffusion de ces pistes via des articles édités par le site Mediapart et Le Point ont permis de faire avancer les procédures concernant les abus que subissait Ingrid Bettencourt. Aujourd’hui, c’est cette même presse qui est sur le banc des accusés.