Brésil : procédure destitution de la Présidente Dilma Roussef

Après plusieurs mois de crise politique grave liée à la situation sociale et des affaires de corruption mêlant des grandes personnalités politiques et les grandes firmes du BTP avec Petrobas, la procédure de destitution de la première présidente, Dilma Roussef, a été validée après une forte mobilisation des Brésiliens.

Des manifestations ont rassemblé la population du pays dans plusieurs villes au cours des derniers mois. Les retentissantes affaires de corruption ont gravement entaché les politiciens au pouvoir, avec l’ancien Président Lula en première ligne.

A la demande de deux juristes, le président de la Chambre des députés Eduardo Cunha, a mis en place la procédure de destitution de Dilma Roussef. Le motif invoqué est « crime  d’irresponsabilité ». Il est reproché à la Présidente et son gouvernement d’avoir truqué les chiffres du déficit public afin de favoriser sa réélection en 2014. Cette méthode de fraude fiscale, « pedaladas », n’est pas inédite au Brésil.

La destitution se fait en plusieurs étapes. Dimanche 17 avril, la Chambre des députés a voté, avec 367 voix pour et 137 contre, la mise en place de cette procédure. Début mai, c’est au tour des sénateurs de se prononcer par un vote à la majorité sur l’éventuelle mise en accusation pour « crime d’irresponsabilité » à l’encontre de Dilma Roussef.

Ce processus dure plusieurs mois pendant lesquels la protégée de l’ancien président Lula serait remplacée par son rival et vice-président Michel Temer, l’ancien leader centriste du Parti du mouvement démocratique brésilien.

La fin de ce feuilleton politico-judiciaire se rapproche et la Présidente en poste est au nombre des premières victimes, avec notamment une opinion publique au plus bas avec seulement 10 % de satisfaits.

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