Ce lanceur d’alerte est à l’origine du scandale financier du Luxleaks, révélé en 2012 par Cash Investigation.
Le jeune homme de 30 ans originaire d’Epinal (Vosges) travaillait pour la société luxembourgeoise PricewaterhouseCoopers (PwC). Les pratiques douteuses mises en place par la multinationale pour éviter de payer les taxes sur les bénéfices à hauteur de 29 % (le taux normal appliqué au Luxembourg) permettent une taxation à seulement 2 à 3 %, notamment grâce aux nombreux rescrits fiscaux.
Les consignes de dissimulations et d’entraves aux douanes et autres magouilles le poussent à présenter sa démission en octobre 2010. Il copie des dossiers contenant des centaines de rescrits fiscaux, des accords confidentiels fiscaux entre le fisc luxembourgeois et la compagnie. Après plusieurs mois, il est contacté par Edouard Perrin, journaliste pour Cash Investigation à qui il remet certains documents.
Ce que révèle l’émission en 2012 puis la publication de l’intégralité de ces rescrits par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) fait éclater un véritable scandale financier.
PwC dépose une plainte suite à la diffusion de l’émission. En juin 2014, la police française place Antoine Deltour en garde à vue.
Le lanceur d’alerte tient à son anonymat mais vu l’ampleur de cette affaire, son action est rapidement reconnue. Un comité de soutien fort de plus de 100 000 signatures, a reçu plus de 18 000 euros de dons, ce qui servira pour les frais d’avocat.
Le procès de ce jeune homme qui a reçu le prix du citoyen européen par le Parlement européen en 2015 s’ouvre au Luxembourg mardi 26 avril, il est poursuivi pour « vol, violation du secret professionnel et du secret des affaires, accès ou maintien dans un système frauduleux informatique, blanchiment et divulgation de secrets d’affaires ».
