La loi Travail en manque de soutien

La loi Travail est, sans contestation, le projet le plus décrié du gouvernement depuis le début du quinquennat de François Hollande.

La ministre du travail Myriam El Khomri présente son projet de loi à l’Assemblée nationale à partir de mardi 3 mai pour une durée de deux semaines.
La première version, présentée en février, n’a convaincu personne. Au mois de mars, le gouvernement lui-même, puis la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale ont modifié de nombreux articles litigieux, comme le plafonnement des indemnités d’un licenciement injustifié ou la prise de congés par l’employé.  

En pleine débâcle autour de la réforme constitutionnelle, c’est Les Echos qui révèlent, le 18 février, l’éventuel recours au 49-3 (permettant de faire passer la loi en force).
La réaction des députés est immédiate. C’est le premier secrétaire du Parti socialiste Jean-Christophe Cambadélis qui demande la révision de ce projet de loi avant que Martine Aubry ne livre son point de vue, très acerbe, dans un article du journal Le Monde.

C’est aussi le déclencheur du mouvement de contestation Nuit debout, qui organise des rassemblements et manifestations dans plusieurs villes de France depuis deux mois. Des lycéens aux étudiants, avec les syndicats et de nombreuses organisations sociales, les manifestations se succèdent, avec à chaque fois son lot d’échauffourées avec les forces de l’ordre. Les semaines passant, le mouvement Nuit debout s’essouffle légèrement et de nombreux casseurs profitent de Nuit debout pour en découdre avec les forces de l’ordre et ternissent l’image de ce mouvement pacifiste. Ces casseurs eux, se radicalisent et sont de plus en plus enclin à une dérive violente. De nombreux individus comparaissent devant les tribunaux à Paris et en province pour des faits d’agressions et violences à l’encontre de personnes dépositaires de l’autorité publique.        

Lundi 2 mai, c’est le rapporteur de la loi Travail qui l’annonce : il manque encore 40 voix à la majorité pour faire voter le texte par l’Assemblée nationale, et ce malgré tous les efforts concédés pour que ce texte puisse être validé.

Le chef du gouvernement, Manuel Valls, soutient ce projet et se déclare confiant sur les débats à venir pendant ces deux semaines qui précèdent son vote par les députés.

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