Ouverture du procès de Jérôme Cahuzac

L’ancien ministre du budget est jugé pour avoir dissimulé des sommes importantes au fisc français alors qu’il s’érigeait en modèle de rigueur sur la transparence financière de la classe politique française.

En 2013, Jérôme Cahuzac était alors ministre du budget quand il a été épinglé pour avoir dissimulé une partie de son patrimoine. Le scandale qui s’en est suivi l’a poussé à la porte du gouvernement sous le feu de vives critiques. En effet, le président de la République François Hollande prônait la transparence budgétaire de tous les membres de son gouvernement.

C’est en décembre 2012 que Mediapart met le feu aux poudres en révélant l’existence de plusieurs comptes cachés dans des paradis fiscaux tels que la Suisse et Singapour. Depuis le début des années 90, Jérôme Cahuzac et son ancienne épouse ouvrent des comptes dans plusieurs paradis fiscaux. Ils se livrent à une activité de « blanchiment » pour dissimuler d’importantes sommes d’argent générées par leurs différentes activités.  

Cette affaire a été un « électrochoc salutaire » pour la France, selon l’ONG Transparency International France. En 2013, la Haute autorité pour la transparence de la vie politique (HATVP) et le parquet national financier sont créés pour faire face à ce type de dérive.

Lundi 5 septembre, le tribunal correctionnel de Paris a ouvert un procès pour fraude fiscale et blanchiment à son encontre. L’ancien ministre, âgé de 64 ans, a tenté de se soustraire à la justice, évoquant une « double peine » suite au paiement de 2,3 millions d’euros au titre de redressement fiscal majoré.

C’est finalement le Conseil constitutionnel qui a validé les poursuites pénales au mois de juin, justifiant cette décision par la gravité de la fraude en question.

Jérôme Cahuzac est poursuivi aux côtés de Patricia Ménard, son ex-femme et plusieurs conseillés impliqués dans ces opérations illégales. La peine encourue est de sept ans de prison et d’une amende d’un million d’euros.

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