Les trois « casseroles » qui embarrassent Marine Le Pen

La présidente du Front national (FN) se montre plutôt discrète à propos des ennuis de son rival à la course à la présidence François Fillon (Les Républicains), et ce n’est pas dans ses habitudes. Pourquoi Marine Le Pen ne profite pas de cette « boule puante » ? Sans doute parce qu’elle aussi est au cœur de dossiers pas très reluisant, surtout pour la candidate qui dénonce le système du « tous pourris ».

A trois mois du premier tour de l’élection présidentielle, l’électeur qui voudrait un candidat sans tracas judiciaire risque d’avoir du mal à trouver. Le cas de Marine Le Pen est à l’image d’une classe politique française qui n’a pas de difficulté à tricher et contourner la loi.

L’affaire la moins importante à ce jour est le système frauduleux mis en place pendant les divers scrutins entre 2011 et 2015. La date coïncide étrangement avec l’arrivée de Marine Le Pen à la tête du parti d’extrême droite. Dans ce dossier, la seule chose qui pourrait l’inquiéter est l’image du parti, pas si honnête qu’il ne le prétend. Le FN est poursuivi aux côtés de nombreux cadres, du parti Jeanne et de la société Riwal pour des faits d’escroquerie, recel d’abus de biens sociaux ou encore faux et usage de faux.

Le second dossier est plus compliqué pour la patronne du FN. Depuis l’élection qui a permis l’obtention de 23 sièges au Parlement européen, de sérieux doutes ont été émis sur la véracité du travail de 29 assistants parlementaires. La note commence à grimper : le préjudice est évalué à 7,5 millions d’euros sur les six dernières années. Ainsi, en juin 2016, six députés ont été dans l’obligation de rembourser les salaires perçus. Comme pour son père en 2016, les sommes seront directement prélevées sur son salaire comme elle a refusé de rembourser 300 000 euros en janvier 2017.

Pour le troisième dossier, la candidate à l’élection présidentielle est directement suspectée aux côtés de son père. Il est question d’une sous-évaluation de leur patrimoine immobilier. Une enquête est en cours depuis janvier 2016, Marine Le Pen risque jusqu’à trois ans de prison, 45 000 euros d’amende et une inéligibilité de dix années.

Ces dossiers ne sont pas sans rappeler les déboires actuels de François Fillon (LR), ce qui peut expliquer ce silence, cette réserve si inhabituels dans cette famille haute en couleur.

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