Nice : après le burkini en 2016, Christian Estrosi s’en prend à la finance islamique

S’agit-il de prévention ou d’islamophobie ? La mairie de Nice (Alpes-Maritimes) est habituée aux polémiques, avec un arrêté contre le burkini qui a suscité de nombreuses polémiques pendant l’été 2016, c’est aujourd’hui l’assureur Noorassur, estampillé finance islamique, qui se voit refuser l’ouverture d’une agence par un arrêté municipal.

Un courrier en date du 12 mai et signé par Christian Estrosi (qui était adjoint au maire jusqu’au 15 mai, date à laquelle il a retrouvé sa place à la tête de la ville) notifie le refus de laisser s’installer une succursale de l’assureur Noorassur.

Cette interdiction est justifiée dans ce courrier au nom d’un « risque fort de troubles à l’ordre public », le maire évoque l’attentat du 14 juillet et le danger encouru tant par « le personnel que les clients de l’établissement confrontés à des rassemblements antagonistes qui ne manqueront pas de se produire dès connaissance de telles enseignes à Nice ».

Pourtant, la « finance islamique » est une force économique reconnue et encouragée depuis près de dix ans par le ministère des finances.

Mercredi 31 mai, Sonia Mariji, fondatrice de l’enseigne, a saisi le tribunal administratif de Nice. Selon son avocat, Me Patrice Spinosi, un tel courrier est un danger car « véhiculant l’idée selon laquelle la finance islamique serait liée au terrorisme islamiste, alors que l’éthique de cette activité se situe aux antipodes de ce qui fonde l’idéologie mortifère du terrorisme ».

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