Mercredi 8 janvier, le tribunal correctionnel de Bobigny (Seine-Saint-Denis) a condamné le réalisateur Luc Besson et sa société de production EuropaCorp au motif de discrimination.
Cette condamnation vient s’ajouter à celle prononcée récemment par les prud’hommes pour harcèlement moral.
La 15èmechambre du tribunal correctionnel a condamné Luc Besson à payer une amende de 10 000 euros, et EuropaCorp à une amende de 20 000 euros.
Fin 2017, Sophie F., assistante de direction, avait été placée en arrêt maladie pour une incapacité physique et mentale de travailler.
En poste auprès du réalisateur depuis quatre ans, Sophie F. n’avait pas pu obtenir de congés.
Luc Besson l’avait alors accusée d’un faux arrêt maladie pour bénéficier tout de même de congés malgré le refus.
Cependant, quatre médecins, dont un missionné par la société de production, avait confirmé l’incapacité de l’assistante de direction à reprendre son travail.
Cet arrêt avait duré pas moins de treize mois.
Pendant cette période, son licenciement a été engagé.
Me Mathieu Brulé, l’avocat de l’assistante, a déclaré au Monde : « c’est un soulagement que le tribunal ait pris la mesure de la perversité des agissements de M. Besson et de sa société. Ma cliente a été licenciée en raison de son état de santé, et de la dégradation de cet état de santé a résulté uniquement des agissements destructeurs de Luc Besson ».
L’avocat a précisé que le réalisateur devra payer 1 000 euros à sa cliente au titre du préjudice moral, mais aussi que les prévenus devront verser 1 000 euros à Sophie F. pour les frais de justice.
Dans cette affaire de discrimination, le parquet avait requis une peine de dix mois de prison avec sursis, assortie d’une amende de 30 000 euros à l’encontre de Luc Besson, ainsi que 50 000 euros d’amende pour EuropaCorp.
Au cours de son réquisitoire, Rémi Chaise, le procureur de la République, avait évoqué la « personnalité tyrannique » du prévenu, et son « intolérance à la frustration ».
Rémi Chaise avait également utilisé un rapport de l’inspection du travail très critique à l’égard de Luc Besson.
Selon Le Monde, l’avocat du réalisateur a annoncé l’intention de son client de faire appel de cette décision.