Mardi 21 janvier, le parquet brésilien a annoncé la mise en accusation du journaliste américain Glenn Greenwald.
La justice lui reproche d’« aider, encourager et orienter » des pirates informatiques lui ayant permis de dévoiler des dossiers que le gouvernement brésilien semblent craindre.
Le journaliste a immédiatement réagi sur les réseaux sociaux, évoquant une « atteinte à la liberté de la presse et à la démocratie brésilienne ».
En juin 2019, Glenn Greenwald avait publié sur son site d’information The Intercept le contenu de messages échangés entre Sergio Moro, l’actuel ministre de la justice, en tant que juge en charge de mener « Lava Jato » (lavage express en brésilien), une opération d’envergure de lutte contre la corruption.
Les messages en question mettent à l’épreuve l’impartialité et l’intégrité de l’actuel ministre de la justice, permettant des soupçons de connivence entre le Sergio Moro et les procureurs pendant « Lava Jato ».
Ce même juge avait condamné en première instance l’ancien président populaire Luiz Inacio Lula da Silva, à la tête du pays entre 2007 et 2010.
Malgré sa libération en novembre, Lula n’avait pas pu se présenter à l’élection présidentielle à cause d’une peine d’inéligibilité alors qu’il était donné comme le favori dans les sondages.
Cette élection a été remportée par Jair Bolsonaro, qui a nommé Sergio Moro à la tête du ministère de la justice du pays.
Selon le parquet brésilien, Glenn Greenwald a rendu publique des informations sensibles, mais aussi « donné aux hackeurs la marche à suivre pour rendre l’enquête plus difficile et réduire le risque qu’il soit lui-même tenu responsable pénalement ».
Aux côtés du journaliste d’investigation, six autres personnes considérées comme des hackeurs ont été inculpées dans ce dossier.
Le parquet a précisé avoir capté une conversation entre Glenn Greenwald et les hackeurs présumés, à qui il demande d’« effacer les messages qu’il lui a transmis pour éviter qu’il soit lié à l’obtention de données de façon illicite ».