Julie Hainaut : relaxe d’un internaute en appel

Jeudi 17 décembre, la cour d’appel de Lyon (Rhône) a relaxé Sylvain C. dans le cadre de l’affaire Julie Hainaut, cette journaliste victime d’injures sur les réseaux sociaux.

L’internaute avait partagé un article raciste et sexiste particulièrement virulent à l’encontre de la victime sur son profil personnel Facebook.

En décembre 2019, le prévenu avait été condamné en première instance, pour injures sexistes et racistes, à une peine de six mois de prison avec sursis.

Cette déferlante de haine en ligne avait suivi la diffusion d’un article rédigé par Julie Hainaut et diffusé dans la presse locale.

L’article en question était axé sur un bar de Lyon qui a une posture controversée sur l’époque coloniale.

La « fachosphère » locale ne s’était pas privée de répondre à la journaliste.

En effet, une myriade d’articles, tous plus haineux les uns que les autres, avait été diffusée, dont la plupart sur le site Démocratie participative.

Ces articles étaient truffés de propos racistes et sexistes.

Il s’agit d’un de ces articles que Sylvain C. avait partagé sur son profil personnel Facebook.

Les juges de la cour d’appel ont justifié cette relaxe par la prescription des faits en question.

Le délai d’une année entre le partage de l’article et le réquisitoire supplétif a été trop long : la loi de la presse sur les propos haineux prévoit la prescription après un an.

Damien Viguier, l’avocat de Sylvain C., a commenté cette décision de la cour d’appel : « ce n’est pas une victoire, ni pour lui, ni pour moi, c’est une victoire du droit ».

En sortant de la cour d’appel, la journaliste a déclaré au quotidien Le Monde : « je suis plus que déçue, je suis en colère », « cela démontre que la justice n’a rien compris au cyberharcèlement. Le message que donne la justice est inquiétant. Il faut que les politiques s’emparent de la question et pas en prenant des lois qui menacent la liberté d’expression et de la presse ».

Éric Morain, l’avocat de la journaliste, a commenté cette relaxe : « sale temps pour les harcelés. La justice ne prend pas assez au sérieux et avec assez de rigueur ces questions-là. Un jour il y aura un drame ».

Pour lui, la décision de la cour d’appel est « une erreur, voire même une faute du juge d’instruction et du procureur », un pourvoi en cassation n’est pas exclu.

Dans cette affaire Julie Hainaut, l’auteur de ces articles sexistes et racistes n’a toujours pas été poursuivi, ni même identifié.

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