Dimanche 31 janvier, Walid Kechida a vu sa condamnation à un an de prison confirmée en appel par la justice algérienne.
Le jeune militant âgé de 25 ans et partisan du Hirak, ce mouvement de contestation populaire, était poursuivi pour « offense au président », « aux preceptes de l’islam » et « outrage à corps constitué ».
Walid Kechida est en détention depuis le 27 avril dernier pour avoir diffusé des mèmes moquant la religion, les autorités algériennes et son président Abdelmadjid Tebboune.
Il s’agit d’images détournées à des fins humoristiques partagées sur les réseaux sociaux, notamment sur le groupe Facebook Hirak Memes.
Au cours du procès en appel, qui s’est déroulé à Sétif, le parquet avait requis une peine de trois ans de prison ferme à l’encontre du prévenu.
Ces réquisitions correspondaient à celles émises lors du procès en première instance.
Fouad Betka, l’avocat du militant, a expliqué : « il a été condamné à un an de prison, dont six mois de sursis, et une amende de 30 000 dinars », ce qui correspond à 185 euros.
En outre, il a regretté : « on s’attendait à une relaxe, car Walid Kechida n’a rien fait qui mérite la prison ».
L’association de soutien et d’aide aux prisonniers d’opinion algérienne le Comité national pour la libération des détenus (CNLD) a également confirmé cette décision de justice et la libération du détenu.
Saïd Salhi, vice-président de la Ligue algérienne des droits de l’homme, a déclaré dimanche sur les réseaux sociaux : « soulagement. Il quitte la prison aujourd’hui après neuf mois de détention et une condamnation sur fond d’un dossier vide et des poursuites infondées ».
En Algérie, environ quatre-vingt personnes sont en prison à la suite des protestations du Hirak depuis le printemps 2019, selon le CNLD.
Le comité précise que dans 90 % des cas, ces poursuites font suite à des publications critiques envers les autorités sur les réseaux sociaux.
