Selon une information de Médiapart en date du 2 octobre, confirmée au quotidien Le Monde par les autorités le 4 octobre, le Parquet national financier (PNF) a ouvert une enquête préliminaire au motif de « recel de délit d’atteinte à l’égalité des candidats dans les marchés » dans le cadre de la création d’un parc éolien situé au large de Saint-Brieuc dans les Côtes-d’Armor.
Le PNF avait été saisi au mois d’août par le comité des pêches des Côtes-d’Armor, qui avait évoqué un recel de favoritisme.
Cette enquête devra permettre de statuer sur les conditions d’attribution du marché public pour la création d’un parc éolien en baie de Saint-Brieuc, par la société Ailes marines en 2012.
Pour ce parc, il est question de la mise en service de 62 éoliennes de 205 mètres de haut.
A l’époque, c’est les ministres de l’industrie et de l’écologie qui avaient retenu la proposition d’Ailes marines, filiale de la société espagnole Iberdrola.
Ce choix a été fait en dépit des recommandations de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), qui avait porté son choix sur la compagnie concurrente Éolien maritime France.
En outre, le Conseil d’État avait jugé ce choix comme étant « irrégulier » et ce « dans deux décisions de juillet 2019 (…), car l’exécutif avait pris en compte des conditions qui n’avaient pas été incluses dans le cahier des charges, pour favoriser Ailes marines plutôt que la société concurrente », ont annoncé Me William Bourdon et Me Vincent Brengarth, les avocats du comité des pêches.
Ce projet suscite beaucoup d’inquiétude de la part des pêcheurs du secteur, qui craignent une dégradation de l’environnement marin et l’impact sur leur activité.
D’ailleurs, une plainte a été déposée à la fin du mois d’août auprès du parquet de Brest à l’encontre de « l’intégralité du projet », notamment pour « atteinte à la conservation des espèces animales non domestiques » ou encore pour « rejet de substance polluante ».