Mercredi 19 janvier, le tribunal correctionnel de Bruges, en Belgique, a condamné un ressortissant vietnamien âgé de 45 ans, à une peine de quinze ans de prison ferme dans le cadre de l’affaire du camion charnier découvert en 2019 près de Londres avec à son bord des dizaines de cadavres de migrants.
Les faits remontent au 23 octobre 2019, huit femmes et trente-et-un homme avaient perdu la vie soit par asphyxie, soit par hyperthermie dans la remorque d’un camion qui se rendait en Grande-Bretagne.
L’individu condamné, Vo Van Hong, qui était parmi les 23 personnes déférées devant la justice belge, était considéré par les enquêteurs comme le dirigeant de cette « organisation criminelle ».
Sa condamnation correspond au réquisitoire du parquet fédéral, à savoir la peine maximale prévue pour ces faits.
En outre, Vo Van Hong a été condamné à payer une amende d’un montant avoisinant le million d’euros.
Dans l’affaire du camion charnier, le conteneur transportant les victimes jusqu’en Grande-Bretagne était parti de Zeebruges.
Les investigations ont établi que près de la moitié des victimes avaient été prises en charge le 22 octobre en Belgique, avant de se rendre à Bierne, une commune située dans le nord de la France.
C’est à cet endroit que les migrants se sont cachés dans la remorque où ils ont perdu la vie.
Au cours du procès, l’accusation a déclaré que ce réseau aurait organisé « au moins 130 transports » entre l’Asie du Sud-Est jusqu’en Grande-Bretagne, pour un coût moyen de 24 000 euros par migrants, somme payée en plusieurs versements.
En outre, le parquet était « convaincu » que le prévenu était le « leader de la cellule belge ».
Vo Van Hang a réfuté cette accusation, se disant lui-même « victime » de l’organisation.
Sur les 23 accusés, quatre ont été acquittés tandis que dix-neuf personnes ont été condamnées à des peines allant du moins de cinq ans de prison avec sursis jusqu’à cette condamnation à dix ans ferme prononcée à l’encontre de Nguyen Long, considéré comme le bras droit de Vo Van Hang.
Dans l’affaire du camion charnier, quatre autres pays ont engagé des poursuites judiciaires.
En janvier 2021, sept hommes ont été condamnés par la justice anglaise, à des peines allant jusqu’à vingt-sept années de prison.
En septembre 2020, c’est au Vietnam que quatre hommes ont écopé de peines allant de deux ans et demi à sept ans et demi de prison.
L’enquête en France, ouverte en mai 2020, a permis la mise en examen de plus de 26 personnes en Belgique et dans la région parisienne.
