Vendredi 18 février, un magistrat était jugé pour avoir proposé le viol de sa fille âgée de douze ans à des inconnus sur internet.
Au cours de l’audience devant le tribunal correctionnel de Besançon (Doubs), Étienne Manteaux , le procureur de la République, a requis à l’encontre de l’homme de 56 ans une peine de deux ans de prison dont un an avec sursis probatoire de trois ans.
Il a aussi requis dix ans d’interdiction d’activité avec des mineurs, une obligation de soins et l’inscription au fichier des auteurs d’infractions sexuelles.
Le magistrat, ex-vice-président du tribunal judiciaire de Dijon, a été révoqué au cours du mois de juillet 2021 par le Conseil supérieur de la magistrature (CSM).
Il est poursuivi pour « instigation non suivie d’effet » à « commettre un viol sur mineur » et une « agression sexuelle », mais aussi pour « instigation à la corruption de mineur non suivie d’effet ».
Au cours du procès, la fillette a été décrite comme « extrêmement introvertie ».
D’après l’enquête, elle n’a pas été victime de violence sexuelle, et elle porte une grande admiration pour son père.
En octobre 2019, un signalement a été effectué par un utilisateur d’un site libertin concernant une proposition de mêler une fille de douze ans à des relations sexuelles.
L’enquête qui a suivi a mis en évidence l’implication du magistrat en question.
La femme du prévenu a été mise hors de cause à l’issue de sa garde à vue.
Selon Pauline Neveu, l’avocate de l’accusé, « aucune concrétisation à ses dialogues n’a jamais été envisagée », précisant qu’il « ne nie pas, se rend bien compte du mal qu’il a fait à sa famille ».
Cependant, le tribunal a rappelé que « ces conversations restent au stade de conversations, mais les propositions sont explicites ».
Pour le procureur, « on sort de la sphère purement fantasmatique » avec cette « recherche de satisfaction sexuelle » l’amenant « à sans cesse repousser les limites ».
La décision du tribunal a été mise en délibéré au 11 mars prochain.