Jeudi 4 janvier, Harry Durimel, le maire écologiste de la ville de Pointe-à-Pitre en Guadeloupe, a annoncé son intention de faire appel de la décision de justice dans le dossier chlordécone.
En effet, Fanny Bussac et Brigitte Jolivet, les deux juges d’instruction du pôle santé de Paris, ont prononcé un non-lieu le lundi 3 janvier dans cette affaire d’empoisonnement sur les iles des Antilles : la Martinique et la Guadeloupe.
Harry Durimel a déclaré au micro de franceinfo : « nous allons faire appel de cette ordonnance », avant de rajouter : « si la Cour d’appel ne nous donne pas raison, nous ferons un pourvoi en cassation. Nous sommes déterminés à aller jusqu’à la Cour de cassation et la Cour européenne de justice pour que justice soit rendue ».
L’édile et avocat historique dans ce dossier délicat, qui s’est dit « sidéré » d’avoir appris la décision de justice « par la presse », a également déclaré : « un État de droit ne peut pas dire qu’il y a un non-lieu face à une injustice d’une telle gravité ».
En effet, les deux juges en charge de ce dossier ont fait part de leur décision de non-lieu aux avocats et associations antillaises ce mercredi par courrier.
Ce non-lieu est, pour elles, justifié par la difficulté de « rapporter la preuve pénale des faits dénoncés » qui ont été « commis 10, 15 ou 30 ans avant le dépôt de plaintes », dont la première a été déposée en 2006.
Le chlordécone est un pesticide qui a été largement utilisé dans les bananeraies de Guadeloupe et Martinique jusqu’en 1993 par le biais d’une dérogation ministérielle, alors que l’utilisation de ce produit toxique a été interdite en France métropolitaine dès 1990.
Ainsi, plus de 90 % de la population adulte de ces deux iles des Caraïbes est contaminée par le chlordécone, selon Santé pubilque France.
Le taux d’incidence du cancer de la prostate pour les habitants des départements insulaires figure parmi les plus élevés au monde.
