Selon une information de franceinfo en date du mardi 20 juin, plusieurs entreprises du BTP sont assignées en justice dans le cadre de la réalisation des travaux prévus pour les Jeux olympiques de Paris 2024.
En effet, dix ouvriers sans-papiers qui ont travaillé, entre autres, sur le village olympique, ont assigné quatre géants du bâtiment et huit entreprises sous-traitantes.
Les plaignants affirment avoir travaillé sans contat de travail, sans fiche de paye, ni congés et heures supplémentaires.
Les sociétés visées sont Spie Batignolles, GCC, Vinci et Eiffage.
Pour les ouvriers, qui vivent sur le territoire français en situation régulière, les conditions de travail sur ces chantiers sont comparables avec celles qui ont précédé le dernier mondial de football qui s’est déroulé au Qatar.
Ils ont dénoncé « l’exploitation » dont ils se disent avoir été victimes.
L’un d’eux, Moussa, a déclaré : « tout le monde savait que je n’avais pas de papiers. Et c’est Spie Batignolles qui commande sur le chantier », avant de préciser : « un jour, j’avais mal au genou. J’ai demandé à mon patron si je pouvais prendre un ou deux jours de repos. Il m’a dit : « si tu n’es pas là lundi, tu prends tes affaires ». J’ai dû continuer à travailler malgré la souffrance. La France n’est pas mieux que le Qatar ».
Les plaignants ont expliqué devoir acheter tout le matériel de protection avec leurs propres fonds.
Le syndicaliste CGT Richard Bloch a expliqué : « on nous avait promis des chantiers des JO exemplaires. Finalement c’est pire qu’ailleurs, car il y a un impératif politique : il faut que les chantiers soient livrés en temps et en heure. Donc les sociétés mettent en œuvre tous les moyens légaux ou illégaux pour livrer dans les temps.
Pour lui, pas moins d’une centaine de personnes sont concernées par les faits en question.
Il ne s’agit pas de la première affaire de ce type concenrnant les travaux pour Paris 2024.
En effet, une enquête a été ouverte par le parquet de Bobigny (Seine-Saint-Denis) en 2022 pour « exécution en bande organisée d’un travail dissimulé » et « emploi d’étranger sans titre ».
Déjà à l’époque, des ouvriers sans-papier avaient été découverts sur le chantier du village olympique.