Dans un entretien avec La Provence paru dimanche 25 juin, le président de la République Emmanuel Macron a annoncé avoir demandé au ministre de l’intérieur Gérald Darmanin de préparer un décret pour que le paiement immédiat des amendes adressées aux consommateurs de drogue.
Le président a demandé à son ministre « de préparer un décret pour la fin de l’été, afin que le paiement des amendes (forfaitaires pour consommation de drogue) puisse être immédiat, par carte bancaire ou en liquide ».
Au cours de cet entretien, Emmanuel Macron a jugé « inacceptable » qu’avec le règlement des amendes différé, seulement 35 % des amendes soient payées : « nous devons trouver les moyens d’être plus eficaces ».
Il a accordé cet entretien la vielle de son déplacement dans la cité phocéenne pour l’activation de l’acte II du plan « Marseille en Grand ».
Un plan annoncé en septembre 2021 afin de lutter contre les problèmes de logement et ceux liés au trafic de stupéfiants et à la pauvreté.
Pour lui, « on ne peut pas déplorer les trafics de drogue si on a des consommateurs », avant de préciser : « on a commencé à équiper les agents de 5 000 terminaux de paiement », « les gens qui ont les moyens de consommer de la drogue parce qu’ils trouvent cela récréatif, il faut qu’ils comprennent qu’ils nourrissent des réseaux et qu’ils ont une complicité de fait ».
Le président a expliqué : « on a mis en place une amende forfaitaire pouvant aller jusqu’à 2 500 euros (200 euros pour une amende non majorée pour une première consommation). 350 000 ont été dressées en France depuis septembre 2020 ».
Ces amendes ont été mises en place dans la cité phocéenne en juillet 2020 avant d’être étendues à l’ensemble du territoire français au mois de septembre suivant.
Cette mesure a pour objectif d’éviter « d’engorger les tribunaux », mais ce veut aussi comme une « réponse plus efficace au délit d’usage de stupéfiants ».
Cependant, l’Observatoire français des drogues et toxicomanies (OFDT) a émis des réserves : « la montée en puissance de cette dynamique de pénalisation financière s’est faite au détriment des mesures à dimension sanitaire individualisées, devenues rares ».
La réglementation française relative à la consommation de stupéfiants est l’une des plus sévères du continent européen.
