Washington dépose une plainte contre Standard and Poor’s

Alors que l’économie américaine est encore sous les effets de la crise qui a éclaté en 2008, la recherche d’un coupable est imminente. En ligne de mire, il s’agirait de l’agence de notation américaine Standard and Poor’s (S&P) qui serait visée.

Lundi le responsable de l’agence S&P a annoncé que Washington comptait les poursuivre en justice pour cause de mauvaise évaluation du risque présenté par certains actifs avant la crise financière.

L’agence de notation S&P sera particulièrement visée par les notations qui ont eu lieu en 2007 pour certaines obligations américaines adossées à la dette (CDO) titres financiers basés sur des montages liés à des emprunts immobiliers à risques, à savoir « les subprimes ».

L’implication de nombreuses banques via les produits financiers de l’agence de notation avait été l’une des causes de la crise financière qui a commencé en 2007-2008, la conséquence serait donc le dépôt d’une plainte par la division du département de la Justice (DoJ) américain.

« Erronées et Injustifiées », sont les termes employés par l’agence de notation, face à une telle accusation, s’en suivra un profond regret de S&P concernant la tentative ratée d’anticipation totale de la dégradation des conditions sur le marché hypothécaire américain.

Enfin, l’agence précisera qu’elle a « examiné les mêmes données sur les emprunts obligataires à risque que le reste du marché, y compris des responsables du gouvernement américain ». Relevant que ces derniers  avaient publiquement affirmé en 2007 que les problèmes sur le marché de la subprime semblaient maîtrisés.

Il s’agit de la première action judiciaire fédérale contre une agence de notation dans le cadre de la crise selon le Wall Street Journal. Les risques de dépôts de plaintes visant l’agence par les procureurs et le département fédéral reste cependant maintenus.

Les conséquences sont déjà présentes en ce qui concerne le cours de l’action McGraw-Hill maison d’édition américaine publiant notamment le journal Business Week et filiale de S&P qui a terminé par une baisse de 13.78% à 50.30 dollars. Les concurrents de l’agence S&P tels que Moody’s Investors Services ou encore Fitch Ratings sont également critiqués.