Le maire de Vincey au tribunal

Le procès du maire de Vincey, Gilbert Didierjean, s’est ouvert hier jeudi 21 février. Il est accusé de n’avoir jamais installé de station d’épuration dans sa commune.

Gilbert Didierjean est comparu hier devant le tribunal correctionnel d’Epinal pour « déversement de substances nuisibles dans les eaux souterraines et superficielles sur la commune de Vincey ».  Ce déversement serait dû à l’absence de station de traitement des eaux usées dans cette commune de 2300 habitants.

Depuis 1991, chaque commune de plus de 2 000 habitants française est obligée par une directive européenne d’installer un réseau de collecte pour son territoire et ceci avant le 31 décembre 2005, sous peine de sanctions. Etant donné le nombre de communes n’ayant pas réussi à respecter les délais, la date butoire est repoussée à 2009.

Aujourd’hui, selon le procureur, à Vincey, aucun progrès n’a été fait, « on en est encore au stade du projet qui n’est même pas déposé auprès des services de l’Etat ». La commune a déjà deux procès verbaux à son encontre déposés par l’Office Nationale de l’Eau et des Milieux Aquatiques qui déplore que le système de collecte soit encore aujourd’hui un simple bassin de décantation vieux des années 1960.

Ainsi, comme on peut le voir sur des photos prises par l’ONEMA, les ruisseaux de la commune sont pollués par des eaux usées, du papier toilette et des matières fécales provenant des toilettes des 1700 habitations de Vincey. Le tout se déverse ensuite dans la Moselle ou le canal de l’Est.

De son côté, Gilbert Didierjean assure avoir tout essayé pour équiper sa commune d’une station d’épuration mais être malheureusement à chaque fois tombé sur un hic, « Nous avons tout fait, la commune a payé plus de 200 000 euros de frais d’études ».

Le procureur, Etienne Manteaux, requière 15 000 euros d’amende pour le maire dont 10 000 euros avec sursis et précise que « Si rien ne bouge dans les mois qui viennent il y aura de nouvelles poursuites engagées en état de récidive légale et les réquisitions du parquet seront tout autres ».

Les avocats de la défense demandent « la relaxe » sur le principe que le maire a été accusé en tant que personne physique et non en tant que maire de la commune, « Comment est-il possible que l’on reproche à un citoyen de ne pas avoir doté une collectivité d’une station d’épuration ? »