« Opération Condor » : ouverture d’un procès historique en Argentine

A Buenos Aires, se tient depuis le 5 mars le procès des 25 prévenus latino-américains ayant participé à l’« Opération Condor » dans les années 1970 et 1980.

Jamais les familles des victimes de l’ « Opération Condor » n’auraient pensé que les responsables des exactions commises pendant le régime dictatorial des pays sud-américains, seraient jugés par un tribunal compétent.

C’est l’annulation des lois d’amnistie en Argentine qui a permis le jugement, depuis le 5 mars, des 25 prévenus originaires du Chili, de l’Argentine, du Brésil, de la Bolivie, du Paraguay ou de l’Uruguay ayant mis au point le système de répression sans frontières qui a coûté la vie à 30.000 victimes entre 1970 et 1980 dans la seule Argentine.

L’objectif commun à toutes les dictatures latino-américaines était de confondre les opposants au régime et de procéder à leur élimination. Pour ce faire, des « archives de la terreur » ont été créées  et servaient à l'identification de certains montoneros, des militants argentins situés très à gauche dans  l’échiquier politique et en opposition avec le régime en place entre 1976 et 1983. 

106 familles de disparus constitueront la partie civile et témoigneront pour  mettre en exergue la pratique de la torture dans l’Automotores Orletti, un ancien atelier servant alors aux services de renseignements latino-américains.

Selon le bureau du procureur, « des dirigeants ont déjà été condamnés pour les exactions commises à cette époque. Là, ils sont poursuivis pour association illicite ». La perpétuité a déjà été requise pour Jorge Videla et Reynarldo Bignone, d’anciens dictateurs de 87 et 85 ans.

Pour Edgardo Binstock, un ancien montoneros, ce procès marque une étape cruciale : «  les pays latinos commencent à collaborer pour la justice, après avoir collaboré pour la terreur. »