Le juge Gentil qui vient de mettre en examen l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy dans le cadre de l’affaire Bettencourt pour « abus de faiblesse » s’est prononcé sur l’accusation qui lui a été adressée par le député Henri Guaino sur cette affaire.
Lors de l’annonce de la mise en examen de M. Sarkozy, le député UMP Henri Guaino avait commenté qu’ainsi faisant le juge Gentil aurait déshonoré la justice. Un commentaire déplacé qui pourrait bien coûter à M. Guaino une plainte.
Cette accusation est en effet un « outrage à magistrat » passible de 6 mois de prison et 7.500 euros d’amende selon l’article 433-5 du Code pénal qui le définit. Mais pour l’instant, le juge Gentil a décidé de ne pas porter plainte dans l'immédiat.
C’est une décision qui a été prise après une discussion avec son avocat, Me Rémi Barousse. Pour les deux hommes de loi, une plainte contre M. Guaino à ce moment précis de l’affaire, alors que les médias sont braqués sur la justice française et le rôle de M. Sarkozy dans cette affaire, pourrait conduire à une « surenchère médiatique » qui ne serait pas utile au dossier.
Cela ne signifie pas que la plainte ne sera pas déposée. « Ce sera fait, mais en temps utile » a déclaré le juge Gentil qui confirme l’absence de toute pression ayant précédé cette décision. La prescription pour ce délit étant, d’après la loi française, de trois ans, Jean-Michel Gentil peut prendre son temps et se consacrer au dossier en cours.
Certains estimaient qu’une telle plainte aurait pu conduire à un dessaisissement du dossier du juge Gentil ; un scénario qui ne paraît pas réaliste pour Me Barousse puisque « Jean-Michel Gentil a été injurié par quelqu’un d’extérieur à l’affaire, cela ne met pas en cause son impartialité dans ce dossier.