Le président de Guinée équatoriale perd son procès l’opposant à une ONG française

Le président de Guinée équatoriale, Teodoro Obiang Nguema, qui accusait une organisation non-gourvernementale (ONG) française de diffamation a perdu son procès jeudi 25 avril à Paris. L'homme mettait en cause un rapport publié au sujet de présumés « biens mal acquis » mais la Cour d'Appel parisienne n'a pas retenu ses motifs.

En 2009, le Comité catholique contre la faim (CCFD-Terre solidaire) publie un rapport sur la corruption dans une trentaine de pays en voie de développement qui met en lumière les « agissements » de plusieurs chefs d'État, dont le président Obiang Nguema. Il est le seul à intenter une action en justice contre l'ONG.

« La fortune amassée par le clan Obiang en Guinée équatoriale est estimée entre 500 et 700 millions de dollars (…). Cet enrichissement proviendrait du détournement de la rente pétrolière », écrivaient les auteurs.

On peut lire plus précisément dans le rapport que le président de Guinée équatoriale et des membres de sa famille auraient blanchi, entre 2000 et 2003, plus de 20 millions d'euros pour de l'immobilier, via un compte en Espagne.

En première instance, le président n'avait rien obtenu du tribunal correctionnel de Paris qui l'avait même condamné à verser 2. 500 euros à chacun des quatre membres du CCFD pour procédure abusive. La cour d'appel de Paris, elle, est revenue sur cette décision.

Le président équato-guinéen a perdu, en appel, face au Comité catholique contre la faim (CCFD-Terre solidaire). Et les libertés d'information et d'expression sont sauves.

Par ailleurs, le président de Guinée équatoriale, Teodoro Obiang Nguema, compte parmi les trois chefs d'État africains visés par une plainte des « biens mal acquis » déposée en 2008 à Paris par l'ONG Transparency International France (TIF), avec le président du Congo-Brazzaville Denis Sassou Nguesso et le défunt chef d'État gabonais Omar Bongo Ondimba.