Rachida Dati, héroïne de BD malgré elle

L'ex-ministre n'a pas réussi à faire interdire la bande dessinée « Rachida : au nom des pères »*. La plainte pour atteinte à la vie privée s'est heurté au passé médiatique de la députée européenne. La BD est publiée depuis le 25 avril.

Les frasques médiatques de Rachida Dati sont bien connues de tous. Notamment l'affaire autour de la paternité de sa fille, Zohra, datant d'il y a quatre ans.

La bande dessinée signée Yves Derai, Marco Paulo et Bernard Swysen s'inspire donc de cet épisode de la vie de l'ancienne garde des Sceaux. Avec humour, met en scène la recherche de la parternité de Zohra. Une satire visant à «souligner l'instrumentalisation de Rachida Dati qui a mis en scène sa vie privée à des fins de communication politique», comme l'explique Me Isabelle Assal et Richard Malka.

Rachida Dati avait porté plainte pour atteinte à sa vie privée et à celle de sa fille. Sa demande était de 100 000 de dommages et intérêts ainsi que l'interdiction de la publication de la BD ou l'insertion d'un bandeau déclarant l'ouvrage attentoire à la vie privée.

Le tribunal de Versailles a débouté la plainte. L'argument étant que l'ex-ministre ne pouvait pas se plaindre d'une atteinte à une vie privée qu'elle avait elle-même rendue publique par le passé. Voilà que la stratégie médiatique de Dati se retourne contre elle.

«Le droit à l’humour existe, et quand on veut défendre l’intimité de sa vie privée, il vaut mieux avoir été cohérent auparavant», déclare Me Richard Malka
L'avocat de la plaignante accuse la décision qui ne tiendrait pas compte des « atteintes à l'intimité commises à l'encontre d'une enfant ». Une demande d'appel est peut-être envisageable.

*12 euros, éditions 12 bis