Implants PIP : « l’apprenti sorcier des prothèses » risque quatre ans de prison

Le mardi 14 mai, le tribunal correctionnel de Marseille a requis quatre ans de prison contre Jean-Claude Mas, le fondateur de la société Poly Implant Prothèse (PIP), pour tromperie aggravée et escroquerie. Le prévenu devra s'acquitter de 100.000 euros d'amende, ne pourra plus officier dans le secteur médical ou sanitaire ni manager une entreprise.

« Vous êtes le formulateur fou, le créateur d'un produit inacceptable, l'apprenti sorcier des prothèses » a lâché, « consterné »,  le procureur de la République Jacques Dallest le mardi 14 mai au tribunal correctionnel de Marseille.

Jean-Claude Mas et quatre autres prévenus risquent  100.000 euros d'amende et l'interdiction de professer en milieu médical ou sanitaire.

La sanction du fondateur de la société PIP serait plus lourde avec quatre ans de prison ferme mais les victimes la jugent minime au vu des dommages subis : « Quatre ans, ce n'est pas assez pour tout ce qu'il a fait, c'est une honte ! », déplorait l'une des victimes quand une autre affirmait que ça ne faisait que «  quelques minutes par victime, donc c'est insignifiant pour nous ». 

Philippe Courtois, avocat de l'association PPP, a quant à lui estimé que le « maximum des cinq ans ferme aurait été normal pour Jean-Claude Mas » ce que récuse le défenseur de Mas, Me Yves Haddad, qui n'a pas manqué d'assimiler son client à « un boxeur qui a pris un coup de poing dans la figure, mais qui va se relever ».

A son sens, les cinq ans de prison requis pour escroquerie ne seraient pas été justifiés dans la mesure où « le parquet a été tellement excessif dans ses réquisitions qu'il ne s'est même pas aperçu qu'il n'avait rien requis ni rien démontré en termes d'escroquerie ».

Plus de 7400 femmes se sont constituées parties civiles pour ce procès hors-norme. La défense a jusqu'à vendredi pour clamer la relaxe pour les chefs d'accusation de tromperie aggravée et d'escroquerie.