La sénatrice écologiste Esther Benbassa citée à comparaître après une plainte de Marine Le Pen pour diffamation

La présidente du Front national, Marine Le Pen, a porté plainte pour diffamation contre la sénatrice écologiste du Val de Marne, Esther Benbassa, après l’émission télévisée « Ce soir au jamais » diffusée le 5 avril sur France 2. La parlementaire est appelée à comparaître le 4 juin prochain, à Paris.

Marine Le Pen accuse Esther Benbassa « de l'avoir diffamée sur le plateau de l'émission animée par Frédéric Taddeï, « Ce soir ou jamais », sur France 2, le 5 avril 2013, lorsqu'elle a rappelé l'aide apportée à Jérôme Cahuzac par ses amis ».

La présidente du Front National reproche plus précisément à la sénatrice écologiste « de lui avoir personnellement imputé le placement de l'argent de M. Cahuzac en Suisse ». Pourtant, la sénatrice a bien précisé qu'elle faisait référence au(x) rôle(s) joué(s) par les amis de Mme Le Pen, et non à celle-ci.

Un « lapsus » que les juges devront interpréter et qui pourrait lui coûter cher. A ce propos, l'avocat de Mme Le pen a déclaré qu'il intenterait une action en justice contre Mme Benbassa dès le 8 avril soit 3 jours après la diffusion de l'émission de télévision. Une « imputation particulièrement mensongère et calomnieuse. », d'après Marine Le Pen et son avocat.

« La presse s'était faite largement l'écho d'informations aux termes desquelles un ancien du Gud (groupuscule d'étudiants d'extrême droite, ndlr), Philippe Péninque avait reconnu avoir prodigué ses conseils à M. Cahuzac pour l'ouverture d'un compte en Suisse », explique la sénatrice, dans un communiqué daté du 15 mai.

Elle dénonce une plainte « sans fondement » puisqu'elle a incriminé, en avril, les amis de Marine Le Pen et non la présidente du Front National elle-même.

Esther Benbassa s'interroge sur les raisons de cette plainte, serait-elle liée à ses origines ? Le fait qu'elle soit immigrée, trinationale (française, israélienne et turque), parlant le français avec un accent, ET élue de la République ne serait-il pas le fond du problème ?

La sénatrice du Val-de-Marne est citée à comparaître devant le TGI de Paris le mardi 4 juin.