Le procès des 94 personnes soupçonnées de faire partie d'une « organisation secrète » pour renverser le pouvoir des Emirats arabes unis (EAU), ouvert le 4 mars dernier à huis-clos à la Cour suprême fédérale de la capitale, prend fin. Les associations de défense des droits de l'homme dénoncent « une parodie de justice » et espèrent la libération pure et simple des prévenus, emprisonnés pour la plupart depuis mars 2012.
Depuis le 4 mars dernier, la Cour suprême fédérale d'Abu Dhabi est le théâtre de ce qui est sans doute le plus grand procès des EAU. 94 prévenus y sont jugés, accusés d'avoir mis en place « une organisation secrète », « en lien avec les Frères musulmans », d'avoir fomenté un complot pour renverser le régime en place sous couvert de « vertu islamique » et d'avoir porté « atteinte à la sécurité de l’Etat. »
Pour les incriminer, l'accusation s'est appuyée sur les « aveux » de trois accusés, obtenus sous la torture selon l'organisation non gouvernementale Al-Karama, et sur un enregistrement audio où l'on peine à reconnaître les interlocuteurs et à les associer à ceux des prévenus.
Les familles, autorisées à assister à l'audience, évoquent les mauvais traitements dont ils ont été victimes – certains apparaissant physiquement et psychologiquement diminués- et l'absurdité du procès : « C'est un procès foncièrement injuste, sans précédent, qui vise des militants pacifistes ayant appelé à un minimum de démocratie dans la gestion des affaires publiques du pays ».
L'issue du procès sera effective le 2 juillet prochain lorsque le verdict sera rendu.