Ouverture du procès des meurtriers d’Alexandre

Mardi 21 mai s'est ouvert le procès des quatre meurtriers d'Alexandre à Rouen. L'adolescent de 17 ans avait été abattu de deux balles dans la nuque dans une forêt par ses propres « amis ».

Deux balles dans la nuque. C'est ainsi qu'a été abattu Alexandre par quatre de ses amis, le 26 mars 2012. Le procès des meurtriers présumés s'est ouvert mardi en Seine-Maritime à la cour d'assises des mineurs de Rouen. Deux d'entre eux comparaissent également devant le tribunal pour enfants de Dieppe. Tous les quatre ont un casier judiciaire vierge. Ils sont âgés de 15 à 17 ans au moment des faits.

L'exécution a eu lieu dans une forêt près de Beauvoir-en-Lyons, dans le nuit du 26 au 27 mars 2012. Tout avait été calculé. Le premier membre de la bande a attiré Alexandre dans les bois où ils avaient l'habitude de se retrouver avec quelques bières. Le second tire la première balle dans la nuque du jeune homme. Son frère tire la deuxième. Le garçon tombe, mort. Le quatrième membre de la bande s'est ensuite occupé de mettre le feu au corps.

C'est un garde-chasse qui trouvera le corps calciné et préviendra la police. Alexandre n'a pu être identifier que grâce une coque de portable et une carte bancaire partiellement fondus. Les quatre « amis » ont pu être interpellés dans un village voisin.

La bande est vite passée aux aveux et remet l'arme du crime aux autorités. « Ils n'ont pas manifesté de regrets lors leurs auditions. Ils ne se rendent pas compte visiblement de la gravité des faits qui leur sont reprochés », confiait à ce moment le lieutenant-colonel Hugues Jeanin.

Pour sauver leur peau, la bande a tué un ami. Les quatre adolescents avaient avoué à Alexandre avoir commis un vol durant lequel ils avaient récolté bijoux, écrans plats, et armes à feu (dont le pistolet 22 long rifle qui servira plus tard à exécuter le jeune homme). Alexandre les aurait menacés de les dénoncer s'ils ne cessaient pas les cambriolages. La menace a été prise au sérieux.

Mineurs, les quatre garçons encourent jusqu'à 20 ans de réclusion criminelle. Mais au palais de justice de Rouen où comparaient deux des accusés, mardi, l'avocate de la famille de la victime, Joëlle Giudicelli, a déclaré souhaiter «  faire sauter l'excuse de minorité pour les deux accusés. Ils ont agi comme des adultes ». Ils pourraient alors écoper de la prison à perpétuité.