Mercredi, le tribunal de Tunis a condamné les trois Femen européennes ayant manifesté pour la libération d'Amina Sboui le 29 mai dernier à quatre mois de prison pour atteinte aux bonnes mœurs et à la pudeur. Inna Shevchenko, à la tête des Femen, appelle le groupe à poursuivre ses actions en Tunisie pour dénoncer cette entrave à la liberté d'expression.
Le verdict est tombé ce mercredi 12 juin : les trois Femen européennes, deux Allemandes et une Française, rejoindront leur camarade Amina Sboui en prison et y resteront quatre mois : « Le juge a condamné les trois Femen à quatre mois et un jour de prison ferme pour atteinte aux bonnes mœurs et à la pudeur », a déclaré Souhaib Bahri, l'un des avocats qui assurait la défense des jeunes femmes.
Une décisioin que dénonce Inna Shevchenko, à la tête du groupe : « C'est une décision politique qui confirme le caractère dictatorial de la Tunisie pour qui il est plus simple de mettre des filles en prison que de reconnaître que les femmes ont le droit de disposer librement de leur corps », a-t-elle lancé.
Et d'ajouter que les Femen sont « très en colère après ce verdict très dur », assurant qu'elles allaient « poursuivre [leurs] actions en Tunisie » : « nous les préparons déjà, nous allons les élargir, les multiplier. On ne va pas arrêter », a-t-elle scandé.
L'avocat des Femen françaises emprisonnées, Patrick Klugman, signale quant à lui une atteinte à la liberté d'expression : « Je prends acte avec consternation de cette décision alors que l'infraction n'était pas constituée », a-t-il déploré.
« C'est une condamnation extrêmement lourde. C'est une atteinte grave à la liberté d'expression, pas seulement pour ces filles, mais pour la liberté d'expression en général », a-t-il conclu.