Meurtre racial : l’Amérique a les yeux rivés sur George Zimmerman

Le 10 juin dernier s'ouvrait au Tribunal de Sanford, en Floride, le procès de George Zimmerman, surveillant volontaire de 29 ans accusé du meurtre de Trayvon Martin, jeune noir de 17 ans, dans la nuit du 26 février 2012. Cette semaine a lieu la seconde semaine du procès. Les six membres du jury se concentreront sur les enregistrements des appels téléphoniques passés à la police la nuit du meurtre et la déposition de l'accusé.

Aux États-Unis, le procès de George Zimmerman, ancien veilleur de nuit bénévole de 29 ans, réveille les vieux démons de l'Amérique ségrégationniste et raciste et renvoie à la lutte, dans les années 60, pour l'obtention des droits civiques chez les populations noires.

Zimmerman, accusé de meurtre au second degré sans préméditation

Le prévenu, inculpé en février 2012 pour l'homicide du jeune Trayvon Martin, répond aujourd'hui du chef d'accusation de meurtre au second degré sans préméditation.

Au cours de l'audience, les appels téléphoniques du prévenu à la police ont été minutieusement analysés ainsi que la déposition recueillie par le policier Doris Singleton.

Les six membres du jury ont ainsi pu prendre connaissance de l'échange qu'auraient eu Zimmerman et Martin le soir du meurtre tandis que le premier faisait sa ronde habituelle dans le quartier de Retreat at Twin Lake.

Peu avant le meurtre de Trayvon, le prévenu a fait fi des recommandations des policiers

La victime aurait brusquement surgi des buissons pour lui lancer un « C'est quoi ton problème, mec ? », Zimmerman répliquant « J'ai pas de problème », Martin répondant alors « Maintenant t'en as un ! ».

Ce dernier lui aurait alors donné un coup de poing dans la figure et Zimmerman aurait senti sa main sur sa ceinture, où reposait son arme : « j'ai pensé qu'il voulait attraper mon arme, donc je l'ai aussitôt repoussé, et alors qu'il me frappait à la tête, j'ai sorti mon arme et j'ai tiré ».

Peu avant l'affrontement, Zimmerman avait composé le 911 pour signifier aux autorités qu'une personne inconnue rôdait dans le quartier. Les policiers lui avaient ordonné de ne pas suivre le suspect avant qu'une patrouille ne vienne en renfort mais l'accusé avait fait fi de ces recommandations, arguant qu'il n'était pas rare que des personnes suspectes s'introduisent dans le quartier résidentiel et commettent des vols sans être inquiétées puisque jamais interpellées.

Le procès devrait durer un mois. George Zimmerman risque la prison à perpétuité.