Etre violée : condamnable dans certains pays

A Dubaï, dimanche 21 juillet 2013, le verdict est tombé : Marte Dalev, norvégienne, a été graciée. Elle avait été condamnée pour avoir porté plainte pour viol. Cette histoire fait aussi penser à cette jeune femme tunisienne, qui en septembre 2012, avait été condamnée pour atteinte à la pudeur. Ses accusateurs n'étaient autres que les policiers qui l'avaient violée.

En France, le viol est condamnable à quinze ans de réclusion criminelle selon l'article 222-23 du Code pénal. A Dubaï, dans les Émirats Arabes, le tribunal a décidé de gracier Marte Dalev, une jeune norvégienne qui avait cru bien faire en portant plainte pour viol. A la place, elle avait été condamnée, mercredi 17 juillet 2013, sur trois chefs d'accusation dont la relation sexuelle hors mariage.

Le viol : une atteinte à la pudeur

Aux Émirats Arabes, dimanche 21 juillet 2013, le tribunal de Dubaï a gracié la norvégienne de 24 ans, Marte Dalev. La jeune femme peut enfin rentrer chez elle en Norvège. Elle est libre de repartir quand elle le souhaite mais surtout elle peut revenir à n'importe quel moment aux Émirats. Marte Dalev avait porté plainte pour viol contre un de ses collègues de travail. Le tribunal de Dubaï, le mercredi 17 juillet 2013, l'avait condamnée à seize mois de prison pour comportement indécent, parjure et consommation d'alcool.

Finalement, le tribunal a préféré la gracier. En même temps, la pression internationale et surtout norvégienne a dû faire flancher la balance en la faveur de Marte Dalev. Cette architecte d'intérieur s'est retrouvée licenciée par son agence, The One Total Home Experience, pour avoir eu un « comportement inacceptable ». Elle est devenue à la fois coupable et victime. Après le premier verdict, la jeune femme avait trouvé refuge dans une église norvégienne pour attendre le prochain jugement. La Norvège se sent donc rassurée pour sa ressortissante vu qu'elle a été libérée et lavée de tous les chefs d'accusation.

Un air de déjà vu…

En septembre 2012, un fait quasi-similaire était arrivé en Tunisie. La jeune femme de 27 ans, violée par deux policiers, avait été poursuivie pour « atteinte à la pudeur ». Elle avait été surprise en train d'embrasser son petit ami. Trois policiers ont profité de la situation : deux ont violé la femme dans leur véhicule, tandis que le troisième tenait à l'écart le fiancé en lui soutirant de l'argent à un distributeur public. Les deux policiers avaient décidé de traîner la jeune femme devant les tribunaux pour la punir. La victime était devenue coupable. L'affaire avait bouleversé le monde entier, les policiers s'étaient finalement retrouvés sur le banc des accusés.

Le viol dans certains pays musulmans n'est pas reconnu comme tel. L'avocate de la jeune tunisienne avait expliqué à l'époque que leur « culture, même au niveau de la loi, [ils ont] tendance à rendre les victimes responsables de leur viol ». Aux Émirats Arabes, il semble que ça soit le même principe : sans les réactions de la Norvège et des autres pays internationaux, Marte Dalev n'aurait pas été graciée aussi vite. Il ne doit pas s'agir des seuls cas cependant la voix de ces femmes ne se fait toujours pas entendre : elles craignent d'être reconnues coupables et non victimes. Cette affaire relance les fameuses questions des lois religieuses confondues avec celle de l’état, de la place de la femme et surtout du respect qui leur est accordé. Cependant, dans de nombreux pays occidentaux, de nombreuses femmes choisissent encore le silence : elles se sentent coupables, ici il n'est pas question de religion ou d'un manque de lois. Il s'agirait donc surtout de changer les mentalités.