L’asile politique : un conflit d’intérêt entre pays

Alors qu’Inna Shevchenko vient d’obtenir l’asile politique en France, le 22 Juillet 2013, Edward Snowden peine toujours à trouver une terre d’accueil. 

L’une avait été poursuivie en Ukraine pour avoir tronçonné une croix en guise de protestation contre l’enfermement d’une Pussy Riot, par Vladimir Poutine ;  l’autre est responsable des fuites sur les programmes américains de surveillance de l'Internet et est inculpé pour espionnage par la justice des Etats-Unis.

Pourquoi l’asile politique est-il si difficile à obtenir ?

Ces dernières années, on assiste en France à une baisse des demandes d'asile. Ainsi, en 2004, le nombre baisse de 3,2 %. Cela s'explique par plusieurs facteurs, notamment par la politique européenne de fermeture des frontières qui fait que les demandeurs d'asile ont de plus en plus de difficultés à atteindre le territoire français.

Pour beaucoup d’entre eux, la France reste un objectif à atteindre. Pour d'autres, c'est l'Angleterre et une naturalisation directe pour quiconque foule le sol britannique. Se met alors en place la machine administrative, un quadrillage systématique, une sorte de filtre ne laissant que les « méritants. C'est en fait la distinction entre les immigrés (ceux qui partent de leur pays pour trouver une meilleure condition de travail), et les réfugiés politiques.

Selon l'OFPRA (Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides), le statut de réfugié politique se distingue de l'Asile territorial, et du statut de l'Apatride, les deux autres formes de demandes d'entrée, de séjour et de droits d'asile. L'Asile territorial est délivré par le Ministère de l'Intérieur, en consultation du Ministère des Affaires Etrangères ; il est donné au demandeur une carte de séjour d'une année, pour le demandeur et son conjoint, si « sa vie ou sa liberté est menacée dans son pays ou qu'il y est exposé à des traitements contraires à l'article 3 de la Convention Européenne de sauvegarde des droits de l'homme ».

L’asile politique devient également un conflit d’intérêt pour les Etats. En effet, par exemple pour l’affaire Snowden, la Russie a longuement hésité à l’accueillir provisoirement car les Etats-Unis désapprouvaient. Au-delà d’une simple affaire d’espionnage, c’est un conflit presque économique et politique qui s’en dégage. Les accords entre ces deux pays pourraient ne plus exister si la Russie décidait d’être la terre d’accueil d’Edward Snowden.