Une nouvelle sécurité : les forces de l’ordre 3.0

Les vacances sont finies pour les ministres aussi, leur devoir de vacances était de s'imaginer la France de 2025. Manuel Valls, ministre de l'Intérieur, a surtout émis le souhait de voir la police formée à l'investigation liée aux nouvelles technologies. Il la nomme : les forces de l'ordre 3.0.

Le premier ministre, Jean-Marc Ayrault a demandé à ses ministres leur vision de 2025. Concernant les forces de l'ordre, Manuel Valls, ministre de l'Intérieur, espère les voir former aux nouvelles technologies pour leurs investigations.

Les forces de l'ordre présentes sur les réseaux sociaux

En Espagne par exemple, la police se sert des réseaux sociaux pour solliciter l'aide des citoyens pour mener leurs enquêtes. Grâce aux réseaux, l'appel à témoin s'effectue plus facilement. Manuel Valls souhaiterait que la police française ait la même démarche de communication. Les citoyens se sentiraient aussi plus investis. Le ministre de l'Intérieur espère pouvoir mettre en place une procédure pénale permettant aux réseaux sociaux de fournir des informations lors des enquêtes.

Intégrer les citoyens à une telle participation s'est flirté avec la délation. Selon, Tewfik Bouzenoune, avocat pénaliste au barreau de Paris, dans une interview pour RFI, le risque principal est « de donner aux citoyens le sentiment qu'il peut lui-même participer à l'élucidation des affaires ». Avec les réseaux sociaux, certains passeraient leur vie dessus pour traquer la moindre information ou alors aller à la recherche des coupables, et après donner les informations via les réseaux sociaux.

Eviter de tomber dans la chasse à l'homme

Avec un exemple comme les attentats de Boston, aux Etats-Unis, où certaines personnes avaient été accusées à tord, il est obligatoire de rester sur la réserve. Leurs vies ont été presque détruites à cause d'accusations infondées sur les réseaux sociaux. Rien n'était encadré, organisé pour gérer la déferlante de messages. La police a suivi ces pistes et a mis en examen des innocents. Avec ce système, une nouvelle philosophie naît « n'importe qui peut être une sorte de justicier à sa petite mesure grâce au smartphone ».

En 2004, certaines réformes dans le code de procédure pénale donnent l'autorisation aux policiers l'infiltration. Le problème parfois dans les preuves vient de leurs origines, la manière dont la police les a obtenues. Avec l'autorisation de l'infiltration tout est encadré. Pour éviter que les preuves via par Internet soient compromises car obtenues de façon « illicite », une cyberpatrouille a été mise en place pour éviter ces problèmes. Tewfik Bouzenoune confie qu'il est nécessaire que le code de procédure pénale s'adapte aux nouvelles méthodes liées aux nouvelles technologies.

Une mentalité française attachée à ses valeurs

Dans certains pays européens, faire intervenir les citoyens est presque monnaie courante. En Angleterre, une application a été créée permettant la reconnaissance faciale. Un passant qui croise un « émeutier » peut ainsi le « scanner » pour être sûr que c'est bien lui puis envoyer l'information sur la localisation à la police. Aux Etats-Unis, le principe vient du Texas pour surveiller les frontières américano mexicaine. Avec une telle facilité pour « prévenir » la police, vu de l'Hexagone cela se rapproche de la délation.

L'Histoire française a laissé des traces dans la mentalité. Ici, la délation n'est pas tolérée, elle est montrée du doigt quand certains systèmes, certes pour la sécurité, s'en approchent. En France, il s'agit « de respecter les principes fondamentaux » et surtout la présomption d'innocence. L'autre risque est de franchir les limites de la vie privée. L'avocat interviewé explique qu'« en diffusant des images ou des vidéos, vous portez atteinte aussi à la vie privée de la personne ». Comme souvent, l'utilisation des réseaux sociaux tient à un fil pour ne pas tomber dans l'illicite dans le cas des affaires pénales.