DOSSIER JUGE BORREL, DES SCELLES IMPORTANTS DETRUITS

Jeudi 12 novembre, Christiane Taubira, la garde des Sceaux a ordonné une enquête de l’Inspection générale des services judiciaires suite à la destruction de scellés en rapport avec l’enquête sur la mort de Bernard Borrel.

Cette affaire a débuté en 1995 à Djibouti où Bernard Borrel, 39 ans, officiait en tant que magistrat. Son corps dénudé avait été retrouvé à environ 80 kilomètres de la ville, en contrebas d’un ravin et en parti carbonisé. Après cette macabre découverte, les autorités françaises ont ouvert une enquête en 1997. La piste du suicide, privilégiée au début des investigations, a été abandonnée rapidement au profit d’un assassinat. En effet, les éléments ne permettaient pas d’accréditer l’hypothèse du suicide.

Cette erreur qui a entrainé la destruction des scellés est due à une mention erronée qui signifiait une ordonnance de non-lieu rendue en septembre 2003. Il est question d’une dizaine d’objets qui ont été détruits, certains d’entre eux pouvaient réellement faire avancer l’enquête, comme un briquet sur lequel il y avait des empreintes papillaire, une sandale ou encore des traces de carburant ayant servi à l’immolation. La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris a pu s’en apercevoir suite à sa demande de nouveaux actes et analyses en septembre.

Elisabeth Borrel, la veuve, parle de sabotage et manipulation afin de protéger les intérêts de hautes personnalités politiques, comme Ismaïl Omar Guelleh, le président actuel de l’ancienne colonie française. Pour certains magistrats, il s’agit plutôt d’un crime lié à « des petits malfrats ». Christiane Taubira a promis de prendre « les décisions qui s’imposent » quand les conclusions seront rendues.

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