Vendredi 13 novembre, Claude Guéant écope d’une peine de 2 ans de prison avec sursis assortie de 75.000 euros d’amende et d’une interdiction de fonction publique pendant 5 ans. Poursuivi pour « complicité de détournement de fonds publique » et « recel » dans l’affaire des primes liquides, il va faire appel de la décision.
Cette enquête commence en 2012 au cours d’une perquisition au domicile de Claude Guéant, dans le cadre du dossier Kadhafi. Les enquêteurs y ont fait une étrange découverte : des factures pour du matériel électroménager d’un montant total de 48.062 euros.
Les faits remontent à la période entre 2002 et 2004, Claude guéant était alors le bras droit de Nicolas Sarkozy et directeur du cabinet ministériel de l’Intérieur. Le directeur général de la police nationale Michel Gaudin prélevait des sommes en liquides directement sur le Fond d’Enquête et de Surveillance (FES). Il en faisait ensuite bénéficier Claude Guéant, qui à son tour redistribuait à trois autres membres du cabinet. Dix mois de prison avec sursis pour Michel Gaudin, poursuivi pour détournement de fonds publics. Les trois autres membres du cabinet concernés, Michel Camux, Daniel Canepas et Gérard Moisselin, sont condamnés à 8 mois avec sursis et respectivement 40.000, 30.000, 20.000 euros d’amende, pour recel de fonds publics.
L’ancien directeur de la police aurait en tout détourné 210.000 euros avec la complicité de Claude Guéant, soit 10.000 euros par mois, celui-ci en partageait la moitié avec ses complices au cabinet.
Michel Gaudin justifie un tel acte par “loyauté”, il était persuadé que le bras droit du ministre de l’Intérieur utilisait cet argent pour lutter contre le banditisme. Cet argument n’a pas tenu face au procureur de la République Patrice Amar.
Il avait requis une peine de 30 mois de prison avec sursis et 75.000 euros d’amende à l’encontre de Claude Guéant. Le jugement rendu ne diffère pas trop des réquisitions. La prison ferme, compte tenu de l’âge de l’accusé, 70 ans, ne parût pas nécessaire, même dans d’aussi graves circonstances. Sa condamnation à cinq ans d’inéligibilité semblait plus appropriée.